La Coordination des comités de villages de Boghni, créée au lendemain du rapt du citoyen octogénaire, enlevé le 22 mars dernier au lieu-dit Agouni-Mouh-Ouslimane par un groupe armé, a organisé une troisième action, avant-hier, jeudi, pour exiger la libération de Hassani Ali. En effet, depuis le 2 avril dernier quand les villageois étaient allés jusqu'à Tala Guilef où ils avaient fait appel aux ravisseurs pour libérer le vieil homme sans contrepartie, rien n'a été entamé. Il semblerait que le groupe continue à faire la sourde oreille. Cet élan commence à s'estomper devant cet état de fait. Il est temps de s'inquiéter désormais sur la santé du vieux citoyen kidnappé après un rapt. Certes, les commerçants ont répondu au mot d'ordre de la coordination, mais cela va-t-il suffire pour que ammi Ali retrouve les siens sain et sauf ? C'est une question qui mérite d'être posée. D'ailleurs, contrairement au 2 avril dernier, il n'y eut ni marche ni prise de parole. Ce kidnapping, qui n'a que trop duré, fait tergiverser quelques membres de la coordination d'autant plus que la lassitude commence à gagner du terrain. D'aucuns jugent qu'il ne faut pas abdiquer devant le diktat du groupe ayant enlevé ce citoyen, mais ils n'arrivent pas à initier d'autres actions à même d'atteindre leur but. Au moment où nous rédigions ces quelques lignes, aucun autre indice ou signe n'est venu nous éclairer sur l'aboutissement d'une telle mobilisation citoyenne. En tout cas, les habitants d'Ath Kouffi, d'où est originaire ammi Ali, souhaitent toujours revoir cet aimable vieillard très connu et apprécié pour sa modestie et sa simplicité. Et si la mobilisation et l'angoisse sont toujours de mise à Boghni, en revanche, c'est le soulagement total du côté de Béni Douala où le jeune commerçant B. Noureddine, âgé de 35 ans, qui avait été enlevé le 7 avril dernier sur la route de Tala Bounane reliant Tizi Ouzou à Béni Douala, a été libéré hier vers 4h du matin, a-t-on appris de sources sécuritaires. La victime a été donc relâchée à l'aube près du village Aït Bouyali, proche de la localité de Béni Douala, ont précisé nos sources. La victime était dans un état de santé très dégradé au moment de sa libération, a expliqué également notre source, soulignant qu'elle a été d'ailleurs immédiatement évacuée vers une clinique privée de la ville de Tizi Ouzou où elle a été placée en réanimation. L'état de santé de B. Noureddine renseigne clairement sur le mauvais traitement qui lui a été réservé durant ses 10 jours de captivité, ont affirmé les mêmes sources selon lesquelles des traces de coup sont visibles sur son corps. Il est important de souligner que c'est l'état de santé précaire de ce jeune commerçant de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou qui a précipité sa libération contre laquelle aucune rançon n'a été payée. Le groupe terroriste, auteur de cet énième kidnapping dans la wilaya de Tizi Ouzou, avait sans doute peur de séquestrer encore une victime dont la santé ne cessait de se dégrader et redoutait certainement la réaction populaire dans le cas de son décès. Pour rappel, le jour de l'enlèvement de ce jeune, les ravisseurs, au nombre de quatre, qui l'ont intercepté le 7 avril vers 16h, alors qu'il était à bord de son véhicule de marque Renault Clio, avaient demandé aux membres de sa famille quatre milliards de centimes contre sa libération. Mais la victime est libérée sans versement d'une quelconque rançon. Au domicile de la victime, l'ambiance était, hier matin, à la fois au soulagement à l'annonce de la libération et à l'inquiétude à l'annonce de son état de santé peu rassurant. Il est à rappeler que ce jeune, qui constitue le cinquantième depuis l'apparition de ce phénomène dans la wilaya de Tizi Ouzou, est libéré au moment où l'ancien entrepreneur, Hassani Ali, âgé de 81 ans, enlevé le 22 mars dernier dans la région de Boghni vit son 26e jour de captivité. Durant toute cette période, la population de Boghni, qui a mis en place une coordination des villages pour suivre de près l'évolution de la situation, a organisé plusieurs actions de protestation dont la grève qui a encore paralysé la ville de Boghni, jeudi. Mais les ravisseurs continuent d'exiger 1,5 milliard de centimes contre sa libération.