Celui qui était considéré comme le symbole de la réussite est aujourd'hui sur la liste des fugitifs recherchés par Interpol. Il est inculpé de blanchiment d'argent par le tribunal de Sidi M'hamed. Sur la fiche signalétique, on précise que c'est une catégorie de personne qui peut être dangereuse et il est demandé à toute personne dans le monde, ayant des renseignements sur sa personne, de la signaler à la police. Il est à rappeler que Scotland Yard avait diligenté une enquête à son encontre et a gelé ses avoirs il y a de cela quelques semaines. Aujourd'hui, on dénombre plus de quatorze mille employés en chômage, un trou de 2 milliards de dollars de pertes pour le Trésor public, sans oublier les deux millions de clients lésés. La vraie question qui se pose aujourd'hui est la suivante : ce jeune de 36 ans est-il le cerveau coupable de cette grave atteinte à l'économie nationale ? Car, toutes les grosses sociétés, sans exception, ont été touchées, même Sonatrach via la BEA. Qui sont ces responsables au niveau de l'Etat qui ont donné des directives aux entreprises étatiques et, pas des moindres, de transférer leur argent à El Khalifa Bank ? Pourquoi la Banque d'Algérie a failli à sa mission de surveillance du système bancaire ? Elle-même a fermé les yeux sur le recrutement, au sein du staff de la banque El Khalifa, de cadres qui, quelques mois auparavant, étaient en mission de contrôle auprès de ladite banque. Que peuvent dire toutes ces personnalités chargées des plus hautes fonctions de l'Etat, du fait qu'elles se sont servies de cartes de crédit platinium à débit illimité offertes par Abdelmoumène Khalifa ? Contacté par nos soins à propos du mandat d'arrêt contre le patron du groupe, le collectif des clients d'El Khalifa Bank estime qu'il n'est nullement concerné par cette question. Il considère que c'est une affaire qui se passe en haut lieu. Mais il souligne que la Banque d'Algérie a failli à son devoir. Ce qui l'intéresse, aujourd'hui, c'est que l'Etat prenne une décision politique pour que les personnes lésées puissent récupérer l'intégralité de leurs avoirs, comme il l'a fait pour les opérateurs étrangers et les organismes sociaux (sécurité sociale, caisse des retraités, etc.). Comment ce groupe est-il devenu un grand pôle économique en Algérie ? Qui était derrière ce géant aux pieds d'argile ? Y a-t-il eu blanchiment d'argent ? Ce sont des questions auxquelles les Algériens veulent des réponses. La crédibilité de l'Etat est sérieusement entachée dans cette affaire. M. B.