“La création d'un front solide pour face aux intimidations”, ont insisté les représentants des enseignants et des médecins qui semblent avoir pris la juste mesure de la menace qui pèse sur leur existence et celle du pluralisme syndical, de façon plus générale. Les syndicats autonomes, en dépit de l'intimidation de l'administration, des arrêts de la justice, des “gentillesses” de l'UGTA qui leur savonne la planche, sont une réalité tangible. Ils font partie du décor politico-syndical national post-octobre 88. Et les derniers acquis sociaux des travailleurs, notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé, sont à mettre à leur crédit exclusif, en dépit des tentatives de récupération. Ces acquis, significatifs de leur ancrage dans le monde du travail, leur confèrent de facto une représentativité et une légitimité incontestables. Une réalité que les autorités, congénitalement portées à travailler avec le syndicat maison, ont bien du mal à accepter. Sinon comment expliquer les entraves au libre exercice syndical, alors que le pluralisme est consacré dans la constitution. Les syndicats autonomes n'ont pas pour autant l'intention de se laisser tondre la laine sur le dos. Ils ont décidé de se donner les moyens de poursuivre leur lutte. Comment ? En fédérant leur force dans le cadre d'une intersyndicale qui regroupe, pour le moment, le Cnapest et l'Unpef de l'éducation nationale et le SNPSP et SNPSSP de la santé. “La création d'un front solide pour faire face aux intimidations”, ont insisté les représentants des enseignants et des médecins qui semblent avoir pris la juste mesure de la menace qui pèse sur leur existence et celle du pluralisme syndical, de façon plus générale. La question est de savoir si cette énième tentative de mettre en commun les forces syndicales autonomes aboutira. Car, des tentatives similaires, il y en a eu par le passé. Toutes se sont fracassées sur l'incontournable obstacle du leadership. La guerre des ego entre chefs doit aujourd'hui céder le pas à la maturité et à la responsabilité. Deux conditions sine qua non pour un front syndical appelé à faire pièce à la toute puissance de l'administration qui fonctionne au rapport de force.