Aucune décision pouvant influer sur les prix du gaz à court terme n'a été prise. Les travaux de la 16e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié GNL ont été clôturés hier. La rencontre s'est tenue du 19 au 21 avril à Oran. Particularité, un grand nombre de participants étrangers n'a pu effectuer le déplacement à Oran, en raison des effets de l'éruption du volcan islandais. Nombre de délégués se sont trouvés bloqués pendant deux jours dans les aéroports européens, américains et canadiens. La situation a commencé à se décanter 24 heures après la date officielle de l'ouverture de la rencontre. Mais les regards à l'étranger étaient surtout braqués sur le Forum des pays exportateurs de gaz Fpeg qui s'est tenu le 19 avril à Oran, parallèlement aux travaux du Gnl 16. La décision historique de baisser la production de gaz des pays membres du forum, parmi les plus grands exportateurs de gaz, comme l'Algérie, la Russie et le Qatar, en vue de faire remonter les prix du gaz actuellement trop bas, n'a pas été prise en raison des réticences de la Russie et du Qatar, ce dernier faisant valoir que ses compagnies sont privées et que l'Etat n'avait aucun pouvoir de contrôle sur leurs décisions. Conséquence de la réaction molle du FPEG : l'incertitude pèsera sur l'évolution des prix du gaz. La situation est inquiétante. Il y a trop de gaz sur le marché, d'où des prix du gaz actuellement trop bas sur le marché international. Un effet de la crise économique mondiale. La plupart des spécialistes présents prévoient une baisse de la demande de gaz pendant trois à cinq ans, susceptible de maintenir la chute des prix pendant toute cette période. Les revenus gaziers de l'Algérie sont ainsi menacés. En effet, Sonatrach détient, entre autres, des volumes d'au moins 10 milliards de mètres cubes de Gnl par an qu'elle ne place en Angleterre, aux Etats-Unis, en Espagne et plus tard en France qu'en contexte de prix acceptables. Les résultats du forum ont été ainsi décevants. L'Algérie, qui a bataillé pour une baisse de la production de gaz du forum, n'a pas pu réunir un consensus sur la question. Elle a tant investi pour rien. Ironie de l'événement, le Qatar et la Russie ont saisi l'opportunité du forum pour signer un protocole d'accord. Suivant ses termes, le Qatar entre dans un gisement de gaz en Russie et contribuera à l'augmentation de ses investissements dans l'exploitation de gisements de gaz dans cet immense territoire du nord de l'Europe. Les perspectives à moyen terme ne sont pas plus favorables. À moyen terme, l'Algérie devra également batailler pour maintenir et accroître ses parts de marché, face aux géants comme le Qatar et la Russie ainsi que de nouveaux acteurs à la reprise de la demande gazière dans le monde. Cela passe par l'amélioration de la gouvernance de Sonatrach et une politique de ressources humaines mobilisant réellement ses cadres et experts sur les objectifs de croissance des parts de marché, d'adaptation aux évolutions du marché et de développement plus rapide à l'international.