Un mois après la tenue de son 9e congrès, le comité central du FLN tient sa première session. Session qui sonne la fin des tractations et de la concertation autour de la composante du bureau politique qui sera présentée par le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Ainsi donc, laborieusement, certainement, Belkhadem a réussi à clôturer une liste (pour l'instant le nombre exact n'est pas connu, on parle de 13 à 15 membres dans le bureau politique), qui aurait fait l'objet d'un large consensus et eut l'aval du président du parti, Abdelaziz Bouteflika qui, à cet effet, avait reçu Belkhadem à deux reprises. Est-ce à dire, pour autant, que Belkhadem a réussi à coller les lambeaux du vieux parti après cinq ans de déchirement et de tension entre les deux ailes, exacerbés par le zèle d'une grande partie de ceux qui se définissaient comme des redresseurs ? Si Belkhadem bénéficie du respect des militants et cadres du parti ainsi que de la confiance du Président, il n'en demeure pas moins qu'il manque de charisme. Ce qui apparaît dans son incapacité à imposer la discipline dans le parti. Aussi a-t-il déploré le comportement des élus qui ont ignoré ses instructions lors de l'opération de renouvellement de la moitié du Sénat ainsi que d'autres instructions par les coordinateurs de wilaya issus du redressement qui ont entamé le travail par l'exclusion de tous ceux soupçonnés de porter “l'odeur” de Benflis. Passé l'épreuve du congrès où il a eu des difficultés à gérer des conflits au sein de plusieurs délégations et où il a eu à déployer beaucoup de sagesse et surtout la course vers les sièges du comité central qui a fait des mécontents, Belkhadem a dû faire face à une autre contrainte : le choix des membres du bureau politique. En effet, outre les membres de l'instance exécutive qui estiment qu'il est de leur droit d'y figurer pour avoir été les ouvriers du redressement dans un contexte très difficile, des membres du gouvernement y songent aussi. Plusieurs noms ont été avancés, mais aucune source n'a confirmé la véritable composante du bureau. De Ziari à Tayeb Louh en passant par Khaldi et Tou… autant de noms perçus comme une démarche de statu quo à laquelle le forceraient les caciques qui continuent de résister à tout changement. Céderaient-ils tout au plus pour l'entrée au BP d'un jeune comme gage de rajeunissement. Comment a alors procédé Belkhadem, entre les critères d'éligibilité au BP, le souci de l'équilibre régional, le besoin de donner une place aux jeunes, l'appréciation du Président et le poids des caciques ? Il dévoilera demain la liste qui sera une indication sur la marge de manœuvre de Belkhadem et ses capacités à imposer sa ligne inspirée de Bouteflika, le président du parti. Et de ses capacités à remettre le parti, comme il l'ambitionne, à la position de première force politique du pays. Là est un autre défi pour lui.