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Cet Algérien qui à battu Londres
Le gouvernement britannique indemnise le pilote raïsi
Publié dans Liberté le 25 - 04 - 2010

Après plus de neuf ans de bataille judiciaire, le gouvernement britannique reconnaît que le pilote algérien est innocent et lui offre des compensations. Pour autant, il se garde bien de confondre les responsables de la bavure et de les sanctionner.
Lotfi Raïssi a toutes les raisons de dire que le vendredi 23 avril compte parmi “l'un des plus beaux jours de sa vie”. Le ciel londonien, si gris d'habitude, l'a gratifié d'un beau soleil, à sa sortie de la Haute cour, où il venait de remporter une bataille capitale. Dans ce combat de David contre Goliath, le pilote algérien a affronté le gouvernement britannique avec courage et détermination. Après neuf ans de péripéties judiciaires, les autorités du Royaume-Uni ont jeté l'éponge, contraintes de reconnaître enfin que Raïssi n'est pas l'affreux terroriste que Scotland Yard a arrêté en 2001 en plaçant la pointe d'une arme sur sa tempe, mais un innocent, victime d'une grave bavure dont il faut maintenant payer le prix. “Après avoir consulté tous les éléments du dossier en sa disposition, le ministre de la justice, Jack Straw, considère que M. Lotfi Raïssi est éligible a des compensations”, a annoncé le représentant de la chancellerie britannique, au siège de la Haute Cour avant-hier. Le pilote sera dédommagé pour avoir été injustement emprisonné et avoir subi de graves traumatismes, qui ont affecté sa santé morale et physique. Un expert indépendant a été désigné pour déterminer le montant des compensations. Mais selon les prévisions des juristes, la somme globale pourrait atteindre deux millions de livres sterling. Aux yeux de Raïssi cependant, l'argent importe peu. À ses yeux, tout l'or du monde ne pourrait effacer de sa mémoire, le cauchemar dans lequel il a vécu depuis cette nuit du 21 septembre 2001, ou des agents de la brigade antiterroriste de Scotland Yard, ont fait irruption dans son domicile près de Londres pour l'arrêter. “Ce n'était pas une arrestation mais un enlèvement. Les policiers ont débarqué chez moi pendant la nuit, à trois heures. Ils m'ont arrêté ainsi que ma femme et mon frère. Ils étaient partout dans la maison et à l'extérieur, armés de fusils à pompe”, relate le pilote. Sans l'informer des motifs de son interpellation, les policiers le conduisent dans un commissariat où il restera en garde à vue pendant une semaine. Après quelques questions, les enquêteurs se rendent compte qu'ils se sont trompés de cible, que l'Algérien est innocent. Mais ils ne lâchent pas prise. “J'avais bien compris qu'ils étaient à la recherche d'un bouc émissaire. Mon profil surtout faisait l'affaire. Je suis à la fois, Algérien, musulman et pilote instructeur. J'avais donc le profil idéal”, constate Raïssi, avec dépit. Sur la base d'informations fantaisistes qu'ils ont reçues du FBI, les agents de Scotland Yard montent un dossier contre lui. Ils l'accusent d'avoir entraîné certains kamikazes des attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles à New York et le siège du Pentagone, à Washington. Devant le tribunal, les officiers en charge des investigations assurent également avoir trouvé sur l'ordinateur du pilote algérien une photo le montrant avec un des terroristes. L'homme en question est identifié comme Hani Hanjour, le terroriste qui a ciblé les locaux du ministère américain de la Défense. Rapides en conclusions, les policiers pensent que Raissi a côtoyé le kamikaze au moment où il se trouvait dans une école de pilotage en Arizona. Mais après vérification, il s'est avéré que le cliché compromettant n'en est pas un. En fait, il ne s'agissait pas de Hani Hanjour mais d'un cousin du pilote algérien. Pendant que le FBI, Scotland Yard et le parquet s'obstinent dans ces fausses accusations, Raïssi endure la cruauté du monde carcéral. “J'ai passé 4 mois et demi à la prison de haute sécurité de Belmarch. C'était plutôt Hell-March car j'y ai vécu l'enfer. On m'a poignardé deux fois. La propagande s'est infiltrée dans les murs de la prison où j'étais perçu comme un des terroristes du 11 septembre 2001”, confie-il. En février 2002, le juge Timothy Workman (le même qui a statué dans le dossier sur l'extradition de Rafik Khalifa), met fin à son supplice et le libère de Belmarch. Faute de preuves tangibles, le magistrat classe l'affaire. Aussitôt après, Raïssi engage une bataille pour réparer l'injustice dont il a été victime. En 2008, un jugement en appel l'exonère totalement des faits dont il a été accusé et appuie sa demande pour des compensations. La justice britannique a estimé, par ailleurs, que Scotland Yard et le parquet ont violé les lois et les règles procédurales, dans leur entêtement à charger le pilote algérien. Pour autant, aucune action n'a été engagée contre les auteurs de la bavure. En quittant la Haute Cour vendredi, Jules Carrey, défenseur du pilote algérien a d'ailleurs regretté que la compensation de son client soit motivée par son exonération et ne constitue pas une réparation de la bavure dont il a été victime. “Cela est extrêmement regrettable et signifie que les erreurs qui ont été faites par le parquet et la police dans cette affaire ne feront pas l'objet d'investigations”, dit l'avocat. Cette perspective ne décourage pas Lotfi Raïssi qui exige toujours des excuses du gouvernement britannique. “J'ai vécu l'enfer. J'ai subi le racisme et la discrimination. Aujourd'hui, je suis sur une liste noire. Je n'ai pas le droit d'exercer mon métier de pilote. Je ne pardonnerai jamais à ceux qui ont détruit ma vie et ma carrière”, observe le pilote algérien. Il est à noter que la décision du ministère de la Justice britannique de lui accorder des compensations intervient moins de deux semaines avant les élections législatives dans le pays. Jusqu'au dernier moment, le gouvernement travailliste a employé tous les moyens pour laisser pourrir le dossier. À la fin du mois de mars, il a demandé un délai supplémentaire à la Haute Cour pour réunir les preuves qui lui permettront de s'opposer à l'exonération du pilote. En vain. Outre la bavure contre Raïssi, les juges reprochent au gouvernement d'avoir été la marionnette des Américains dans cette affaire. Aussi bien Scotland Yard que les agents du procureur ont été intoxiqués par le FBI.

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