Ce repris de justice a bien manipulé ses victimes en leur faisant croire qu'il allait régler leur problème en contrepartie d'une somme faramineuse. Un chômeur se faisant passer pour un colonel du DRS a été écroué en fin de semaine par le procureur près du tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Il s'agit du nommé M. AEK, âgé de 48 ans, originaire de Tipasa. Selon nos informations, il s'agit d'un repris de justice notoire spécialisé dans les affaires d'escroquerie. Il a été arrêté par les éléments de la section de recherches de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger “pour usurpation de fonction se prétendant être un haut officier de l'Armée et pour escroquerie”. L'homme a été signalé par l'une de ses victimes, un gérant d'une entreprise privée qui l'a sollicité pour bénéficier d'un logement LSP en contrepartie d'une somme d'argent de 40 millions de centimes. Ne voyant rien venir en échange, il se douta qu'il venait d'être victime d'une escroquerie. Alors il décide de déposer une plainte. Suite à quoi, les éléments de la section de recherches de la gendarmerie lui ont tendu une souricière devant la cité universitaire de jeunes filles à Ben Aknoun, lieu du rendez-vous avec la victime. C'est ainsi qu'il a été arrêté au volant d'un véhicule de marque Peugeot 207 qu'il a loué auprès d'une agence de location de véhicules. Selon les enquêteurs, la plupart des escrocs circulent avec des voitures chic, louées pour mieux tromper leurs victimes. Selon une source sécuritaire, le faux colonel qui sévissait à travers les wilayas d'Oran et d'Alger, prétendait être en possession d'un lot de terrain à Marsa El-Haddjadj dans la wilaya d'Oran et qu'il envisageait de construire un complexe touristique et plusieurs projets d'habitat, et ce, pour attirer le plus de victimes dans son piège. Et pour faire passer la pilule, il n'a pas hésité à se faire passer pour un officier supérieur du DRS. Mieux, pour convaincre ses victimes, il leur a divulgué des photos prises avec des hauts responsables militaires et politiques. Les enquêteurs ont saisi aussi ses photos avec des personnalités étrangères (européennes et du Moyen-Orient). On ignore, cependant, si ces photos sont authentiques ou s'il s'agit d'un vulgaire montage. Les investigations ont également révélé que le mis en cause a dépouillé trois de ses victimes de plus de 300 millions de centimes. Quant au mis en cause, il expliquera aux enquêteurs que son seul tort est d'être “un homme très connu et très serviable et tellement qu'il était respectable on l'appelait hadharet”. En tout cas, il s'est bien servi d'une fausse fonction mais qui l'a conduit à la prison d'El-Harrach.