La tension est montée d'un cran hier entre Beyrouth et Le Caire suite aux menaces proférées contre l'ambassade libanaise au Caire par un inconnu, qui a promis de venger le ressortissant égyptien lynché jeudi dernier par des villageois libanais, lesquels le soupçonnaient du meurtre de grands-parents et leurs deux fillettes. L'ambassade du Liban au Caire a demandé aux autorités égyptiennes d'assurer sa protection. Selon une source gouvernementale libanaise cette requête fait suite aux menaces dimanche d'un inconnu promettant de venger le lynchage de Mohammad Moslem, un Egyptien, par des villageois libanais. Celle-ci a affirmé que “l'ambassadeur du Liban Khaled Ziadé a demandé aux autorités égyptiennes d'assurer la protection de l'ambassade” après l'appel téléphonique reçu dimanche. L'auteur de l'appel anonyme “a immédiatement raccroché après avoir proféré ces menaces”, a signalé la même source. Ainsi, alors que l'on pensait que la tension née de cette affaire était tombée, voilà qu'elle rebondit de plus belle avec ces menaces contre la représentation libanaise en Egypte. En effet, les nombreuses condamnations de la classe politique libanaise, dont le président de la République libanaise Michel Sleimane, de cet acte barbare de lynchage, qui répondait un acte tout aussi sauvage de l'assassinat de la famille composée des grands parents et leurs petites filles, avaient contribué à calmer les esprits, notamment en Egypte, où l'on a enregistré une vive émotion. Pour rappel, Mohammad Moslem, 38 ans, a été poignardé à mort avant d'être pendu à l'aide d'un esse de boucher par une foule déchaînée jeudi au moment où il est arrivé sur les lieux du crime pour la reconstitution du meurtre du couple et des deux petites-filles, âgées de sept et neuf ans, retrouvés poignardés à leur domicile la veille dans le village de Ketermaya situé à 25 km au sud-est de Beyrouth. Les villageois ont encerclé les voitures de la police, pour extraire l'homme avant de le tabasser. Il est alors poignardé, déshabillé et traîné dans la poussière avant d'être pendu à l'aide d'un croc de boucher et d'une corde. Les vidéos de la scène, filmée par téléphone portable, ont inondé l'internet.