La commémoration hier de la Journée nationale de l'étudiant, qui coïncide avec le 19 mai, a été l'occasion pour la Fondation 8-Mai-1945 et le Forum d'El Moudjahid de rendre hommage au chahid Fernand Yveton. Son frère, Louis Yveton, son avocat, Albert Smaja, et d'autres proches du martyr ont rappelé le courage et la bravoure d'un homme qui a donné sa vie pour une Algérie indépendante. Ce moudjahid, qui a sacrifié sa vie pour l'Algérie, continue de nourrir les polémiques quant au devoir de mémoire et l'écriture de l'histoire. Les présents se sont tous accordés à dire qu'Yveton est un martyr et qu'une reconnaissance “officielle” de ce statut est nécessaire. Louis Yveton s'est déclaré “fier” et a souligné qu'il ne s'attendait pas “à un tel accueil”. Il a ajouté, les larmes aux yeux, qu'“il ne savait pas que son frère avait autant d'importance”. “De plus, mon frère avait deux personnalités : une familiale et l'autre politique qu'il a gardée secrète”. Sur son arrestation et son exécution, Louis Yveton reconnaît que cet épisode était très difficile à vivre pour la famille et c'est la raison qui l'avait poussé à rentrer en France. Le plus saisissant de la rencontre est la “guéguerre” entre les différentes associations et mouvements citoyens pour s'approprier la mémoire d'Yveton. Pour finir, le président de l'association 8-Mai-1945, Boukhrissa Kheredine, a tenu à préciser que “malgré le fait que le chahid est mort un 11 février, cela n'empêche en rien de le célébrer aujourd'hui, surtout que la famille du défunt se trouve en Algérie”, tout en ajoutant que “la rencontre a mis en relief l'importance du droit de la mémoire et de l'écriture de la vraie histoire”.