Le pouvoir semble toujours avoir la presse indépendante dans son collimateur. Les pires méthodes sont utilisées. Le directeur du Matin, M. Benchicou, qui rentrait d'un voyage de France, se voit interpellé par la Police algérienne des frontières (PAF). Il a été conduit dans les locaux du commissariat de l'aéroport où il a été systématiquement fouillé avant d'être relâché. Pourquoi ce nouveau comportement de la police vis-à-vis de Mohamed Benchicou qui, pourtant, voyage souvent et est même connu par la paf. Contacté pour en savoir plus sur cet incident, le directeur du Matin lie cet incident à la suspension de son journal. Il déclare : “C'est Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, qui a ordonné mon interpellation. Les agents qui m'ont fouillé me l'ont confirmé. Les policiers déjà informés m'attendaient. J'ai été directement ciblé.” D'après M. Benchicou, le ministre de l'Intérieur croyait pouvoir trouver sur sa personne des devises pour payer les imprimeurs. À rappeler que le quotidien Le Matin est “redevable” de 13 milliards et en est à son sixième jour de suspension. Le directeur du Matin tient à souligner que “la conduite de ce pouvoir est inacceptable ; ce sont des méthodes de barbouze”. “Par le biais d'officines, poursuit-il, j'ai envoyé un message à ce pouvoir dans lequel j'ai fait savoir que Le Matin reparaîtra. Nous payerons avec notre argent qui est aussi celui des Algériens avides de justice et de démocratie.” Il est à rappeler que la direction du Matin réglera les factures réclamées aujourd'hui et que le journal reparaîtra demain s'il ne surgit pas d'autres problèmes d'ici là. M. B. Communiqué du Matin Le directeur du Matin a été appréhendé hier à l'aéroport d'Alger, alors qu'il rentrait d'un bref voyage, par des officiers de police qui ont reçu des instructions de Nouredine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, de procéder à une fouille minutieuse. De toute évidence, rompu aux pratiques frauduleuses, le ministre de l'Intérieur, qui avait appris que le directeur du Matin venait d'effectuer un déplacement de courte durée à l'étranger, était convaincu de découvrir dans ses bagages “des moyens financiers importés pour payer les créances fictives de l'imprimerie afin de faire reparaître le journal”. Le directeur du Matin a fait savoir aux officiers de police que le procédé est inqualifiable, qu'il est digne d'un Etat bananier, que le journal qu'il dirige n'a nul besoin de concours extérieurs pour régler les dettes, mêmes fictives, et que le Matin reparaîtra par ses propres moyens. Le directeur du Matin a également tenu à dénoncer ces pratiques qui dénotent la nature mafieuse du pouvoir qui recourt, encore une fois, à de lâches procédés d'intimidation. Le Matin