Le conflit opposant les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire à leur directeur n'a toujours pas trouvé son épilogue. Le mouvement qui boucle aujourd'hui son dixième jour se durcit. Les étudiants poursuivent le débrayage en parallèle à la grève de la faim de plus d'une trentaine de personnes. Hier encore, deux autres grévistes ont été évacués à l'hôpital, révèlent leurs camarades qui refusent d'appliquer la décision prononcée lundi par le tribunal administratif. Le campus est toujours assiégé par les étudiants qui s'entêtent à poursuivre les deux actions de protestation jusqu'à ce que le ministère de l'Enseignement supérieur réponde à leurs doléances. Hier, un huissier de justice s'est déplacé à l'école pour faire appliquer la décision du tribunal, mais les étudiants lui ont dit que “10 étudiants sur les 12 cités dans la requête, nous ne les connaissons pas ; quant aux deux autres, ils ne sont pas à l'école”. C'est l'impasse. Le directeur de l'ENSV a décidé, de son côté, de poursuivre la procédure judiciaire lancée le 26 mai dernier. C'est-à-dire saisir le procureur de la République afin qu'il lance la procédure légale dans ce cas de figure, à savoir le refus de se plier à une ordonnance judiciaire. “Je m'apprête à me déplacer chez le procureur pour poursuivre la procédure judiciaire, à savoir le recours à la force publique”, nous apprend M. Guezlane El-Wardi. Et d'ajouter : “Je ne comprends vraiment rien à cette grève, voire ses motivations. Les étudiants ont exigé l'intervention de la tutelle. Chose faite puisque deux représentants sont venus les voir il y a deux jours, et ils ont refusé de discuter avec eux sans ordre de mission. Deuxième chose faite puisqu'ils sont revenus le lendemain avec le document exigé par les étudiants. Mais rien à faire, ils ont une nouvelle fois refusé de discuter avec eux dans l'enceinte de l'école.” Les étudiants soutiennent de leur côté qu'ils “ont exigé que l'entrevue avec les représentants du ministère ait lieu dans le campus, et ce sont eux qui ont refusé”. Les étudiants sont déterminés à ne pas reprendre les cours même si les autorités procèdent à la réouverture de l'école par la force publique.