Pour sa première édition, Djazaïr Export “version 2010”, la vitrine des produits “Made in Algeria” se tient parallèlement à la FIA à la Safex du 3 au 6 juin 2010. L'évènement, organisé conjointement par Algex et le programme Optimexport est placé sous le haut patronage du ministre du Commerce avec l'appui et la contribution d'institutions et organismes d'appui au commerce extérieur, notamment Caci, Cagex, Anexal, BASTP, WTCA… Au regard des ambitions grandioses qui étaient nourries lors de la création d'Algex en juin 2004, le bilan des six années d'existence peut être considéré comme modeste. Les exportations hors hydrocarbures restent faibles et peu diversifiées en Algérie et n'arrivent pas à se positionner sur les marchés mondiaux. Cette situation est due à l'environnement défavorable de l'entreprise algérienne et à la faiblesse de l'accompagnement des exportateurs qui ont besoin d'être formés, informés et soutenus pour surmonter la frilosité, prospecter et connaître les marchés extérieurs et mettre aux normes et aux standards internationaux leurs produits. Il reste beaucoup à faire pour enraciner dans notre pays la culture de l'exportation, tant au niveau des entreprises qu'au sein de l'environnement économique et des banques, mais aussi et surtout au niveau des institutions publiques chargées des appuis aux entreprises et au premier rang desquelles figure évidemment Algex. L'Algérie a déjà pris beaucoup de retard, en amont, au niveau de la production. La production, en Algérie, n'est pas aux normes internationales, y compris sur des choses très banales, comme l'emballage. “L'emballage qui circule en Algérie n'est souvent pas aux normes”, soulignent certains économistes, estimant que “la volonté de diversifier les exportations hors hydrocarbures et de les augmenter ne doit pas rester que sur du papier et les décrets. Il faut qu'elle s'exprime sur le terrain”. Résultats sur 400 explorateurs réguliers, une bonne centaine de déchets ferreux et non ferreux. Absence de vision d'internationalisation de l'entreprise et de l'économie L'entreprise n'a pas la motivation d'aller sur des marchés extérieurs, tant exporter en Algérie relève du parcours du combattant, dans un contexte d'absence de vision d'internationalisation de l'entreprise et de l'économie. Et quand la motivation du chef d'entreprise existe, il n'y a pas suffisamment d'accompagnement et de soutien. Dans le secteur public, on raisonne comme si on était encore sous le monopole de l'Etat sur le commerce extérieur. Si un responsable de l'entreprise publique devait se déplacer, il lui faut un ordre de mission de la tutelle. Le droit de change se négocie à la banque, et ce n'est pas évident ; personne ne lui prépare un dossier sur sa mission, pas de carnet de rendez-vous. Les institutions chargées de mettre à la disposition de l'opérateur économique algérien des études de marché et de l'accompagner dans les foires à l'étranger, elles-mêmes ne sont pas internationalisées ; à l'image du Centre de promotion des exportations de la Tunisie, présent dans certains pays ou Centre marocain de promotions des exportations. Mieux, il est très difficile pour une entreprise algérienne d'ouvrir des représentations à l'étranger. La loi le permet. “Mais il faut une dizaine de kilos de papier et attendre une dizaine d'années pour que le Conseil de la monnaie et du crédit se réunisse pour autoriser ou non l'ouverture d'une représentation d'une entreprise algérienne dans un pays étranger”, nous dit-on. Alors que le fonds spécial, mis en place pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, a prévu la prise en charge des frais d'installation de bureau de liaison à l'étranger. Ce fonds n'est malheureusement pas opérationnel. Une fois le minimum d'instruments d'accompagnement mis en place pour soutenir l'exportation, il faut s'attaquer à la logistique. Sur ce plan, “l'Algérie est sinistrée”, regrettent les opérateurs économiques. Faut-il élargir les prérogatives d'Algex ? Faut-il élargir les prérogatives d'Algex ? Aujourd'hui cette agence, rattachée au ministère du Commerce de par son statut d'établissement public administratif se trouve un peu limitée par les moyens dont elle dispose. Certes, son budget de fonctionnement peut paraître suffisant pour payer ses travailleurs, mais l'agence ne dispose pas de budget d'action, pour aller vers les entreprises et assurer des formations. Le fonds de soutien aux exportations aurait pu jouer ce rôle. Il faut, peut-être, regarder les expériences de certains pays qui ont réussi. L'Egypte était importateur net de produits agricoles, il est devenu en quatre ans grand exportateur de ces produits. Et dans ce cadre, les experts indiquent que l'Algérie peut suivre le même chemin. Il faut appliquer les bonnes pratiques internationales. C'est ce qu'a fait la Tunisie avec la Banque mondiale, en mettant en place le programme appelé “Fonds d'accès aux marchés d'exportation”.