La Fondation du 8-Mai-45 a réagi, hier, au projet politique de Ferhat Mehenni qui a proclamé, mercredi dernier, “un gouvernement kabyle en exil”. “À l'heure où la société civile, la famille révolutionnaire, le peuple algérien tout entier, quelles que soient les tendances politiques et les approches revendicatives, tentent laborieusement de colmater les brèches des fractures de la décennie noire, œuvre des nostalgiques et révisionnistes, et se bat avec acharnement contre l'amnésie et le manquement au devoir de mémoire, voici que des énergumènes d'une autre espèce surgissent de nulle part, brandissant la division d'un peuple soudé depuis la nuit des temps”, dénonce la fondation. “Ces apprentis sorciers, comme les a bien qualifiés Aït Ahmed, l'un de nos historiques, de ceux qui ont conduit la Révolution jusqu'à bon port, ne font que travailler les intérêts de l'ex-colonisateur. Exploitant des situations conjoncturellement, ils s'érigent en libérateurs d'un combat d'arrière-garde. Les Algériens sont unis pour le meilleur et pour le pire et ils entendent le rester pour l'éternité. Ils refusent toute ingérence dans leurs affaires internes”, insiste encore la fondation qui rappelle que “nous sommes tous des Amazighs et Arabes que l'islam a unis. Nous nous sommes abreuvés du savoir et de la bravoure de nos ancêtres. Les Idrissides, les Zirides, les Hammadites, autant de dynasties amazighes, pour ne citer que celles-là, meublèrent la culture et le berceau du Maghreb et portèrent haut et fort le flambeau de notre religion, jusqu'à l'autre rive de la Méditerranée”. Interpellant directement Ferhat Mehenni, la Fondation du 8-Mai souligne : “Vous êtes inconscient et incapable de mesurer l'ampleur de votre geste minable caricatural et burlesque, qui ne relève que de la surenchère.” Et à la fondation de convoquer encore l'histoire de l'Algérie à travers des siècles pour rappeler que El-Mokrani, Cheikh Ahedad, Fadhma n'Soumer, Boumezrag, Boumaza et bien d'autres résistants sont de purs Amazighs. La Fondation du 8-Mai, tout en rejetant en bloc le projet du MAK, estime que “toutes les jeunes nations passent par des crises. Elles grandissent proportionnellement à la grandeur des solutions qu'elles préconisent”.