La grève des métallos d'El-Hadjar a connu une fin calamiteuse, jeudi. Ceci, après que le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal eut invité, bien malgré lui, les travailleurs à cesser leur mouvement, le même jour à 13h, alors que rien de nouveau n'était venu de la direction quant à la satisfaction de leur plate-forme de revendications. Cette interruption du mouvement, qui a mobilisé la quasi-majorité des 6 000 travailleurs de l'entreprise de l'acier, intervient suite à une décision commune de l'union de wilaya d'Annaba et de l'union territoriale de Sidi-Amar d'y mettre un terme, sur instruction de la plus haute instance de la Centrale syndicale UGTA, est-il précisé. Contacté, jeudi, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, avouait ne pas comprendre lui-même les raisons d'un tel revirement de situation. “Nous avons appelé nos camarades à la reprise du travail conformément aux instructions de la Centrale syndicale, au cours de l'assemblée générale quotidienne de jeudi, animé d'un esprit de discipline organique mais sans pour autant être convaincu de son opportunité, surtout qu'elles nous sont parvenues à un moment où l'employeur était sur le point d'accéder à notre demande d'augmentation des salaires”, a-t-il déclaré. L'union de wilaya avait appelé à la reprise du travail séance tenante, dès mercredi, en s'appuyant sur une décision judiciaire ordonnant l'arrêt de la grève illimitée le 21 juin, c'est-à-dire le jour même de son déclenchement. Le conseil syndical d'ArcelorMittal, à la majorité de ses 141 membres, aurait décidé, pour sa part, de laisser le poste de secrétaire général vacant pour une durée indéterminée en signe de solidarité avec Smaïn Kouadria. Confirmant de son côté son retrait de cette fonction, ce dernier dira : “Je démissionne et fais porter l'entière responsabilité de ce qui va arriver à Sidi-Saïd et à la direction générale d'ArcelorMittal. Le mouvement de grève a été brisé par ceux-là mêmes qui étaient censés le porter et ça, c'est inadmissible !” Smaïn Kouadria s'interroge également sur les véritables motivations de la Centrale syndicale. Car, selon lui, au terme d'une réunion avec la direction générale tenue la veille, c'est-à-dire mercredi matin, le syndicat était sur le point de parvenir à un compromis. L'accord sur la revendication salariale, objet de la grève de trois jours et demi, était en passe d'être signé puisque rendez-vous était pris pour le jour même, après le match Algérie-USA, à 17h30. “Lorsque nous l'avons rencontré mercredi après-midi, le directeur général, qui semblait jusque-là enclin à négocier, a brusquement changé d'attitude. Il avait entre-temps pris connaissance du communiqué de l'union locale appelant les travailleurs à la levée de la grève sur instruction de la Centrale syndicale. Il a alors refusé de discuter comme convenu la convention de branche”, lancera d'un geste las le syndicaliste.