Voilà 18 ans que tu es parti, me laissant seule cultiver les souvenirs. Nous avons été si souvent séparés au court de notre vie commune, d'abord la prison puis de manière définitive la mort. Prévert disait : “On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant.” Aussi court soit notre temps passé ensemble, je remercie la vie de me l'avoir offert. Tu ne me quittes pas. Je te retrouve chaque jour, au travers de nos enfants et de certains traits de caractère ou de mimiques hérités. Je te retrouve aussi quand tes amis restés fidèles évoquent ou me rapportent certaines anecdotes. Je te retrouve, enfin, quand nos concitoyens se rappellent de toi et de cette phrase devenue célèbre “À choisir entre l'Algérie et la démocratie, je choisis l'Algérie.” Cette démocratie à laquelle tu consacras ta vie et en laquelle tu croyais. Tu voulais tellement d'un peuple où les enfants pourraient se construire avec ces idées démocratiques et seraient pétris de ces valeurs citoyennes telles que l'intérêt général, le pluralisme, le respect de l'autre et la tolérance. Espérons que ton rêve, notre rêve, se réalise un jour. - Cérémonie de recueillement au cimetière d'El-Alia le 1er juillet à 10h puis de 14h à 17h à l'hôtel El-Aurassi