Le républicain George W. Bush pourrait se retrouver, à l'issue de ce scrutin, face à un congrès à majorité démocrate. Les Américains sont appelés à renouveler, demain, la chambre des représentants (435 sièges), 34 des 100 sièges du sénat et 36 des 50 postes de gouverneurs. Majoritaires au sénat, les démocrates espèrent également prendre le contrôle de la chambre des représentants. Les résultats de ces élections s'annoncent très serrés et les spécialistes ne se hasardent pas à faire des pronostics, tant l'incertitude est réelle. Les républicains ne tablent que sur la popularité de George Bush (60%) pour faire la différence dans ces joutes électorales. D'ailleurs le patron de la Maison-Blanche s'est totalement investi dans la campagne électorale pour peser de tout son poids sur l'issue de ce scrutin. La cote de popularité, au summum, de Bush risque de ne pas suffire aux républicains pour gagner ces élections. En effet, les démocrates font de l'économie, talon d'Achille de l'Administration Bush, leur cheval de bataille. Le taux de croissance, qui était de 4% du temps de Bill Clinton (1997-2000) est passé à 0,3% en 2001, d'où l'inquiétude des ménages américains. Si en 2001, 80% des Américains jugeaient l'économie bonne, ils ne sont plus que 41% cette année à le penser. Karlyn Bowman, une spécialiste de l'opinion publique US, trouve que ses compatriotes “sont très anxieux”, devant cette récession économique et également face à l'insécurité grandissante que connaissent les Etats-Unis depuis l'arrivée de George Bush à la Maison-Blanche. Les Américains pensent que leur pays a perdu son invulnérabilité après les attentats du 11 septembre 2001. Le fait que le président évoque constamment l'éventualité d'une guerre contre l'Irak rajoute à l'anxiété des “Yankees”. Il faut dire que la peur est devenue le quotidien des Américains avec l'histoire du bacille du charbon assassin et la récente série de meurtres du tueur fou dans la région de Washington. Ces phénomènes ne serviront certainement pas les républicains dans ces élections. Même le taux de participation risque de baisser sensiblement, car les électeurs ne sont pas motivés pour aller voter. L'ambiance régnant aux Etats-Unis est bien traduite par l'analyse de l'experte des élections et des relations internationales à l'université du Kansas, Diana Carlin, qui trouve que les Américains “sont inquiets quant à leur sécurité financière, à leur sécurité proprement dite, alors qu'on leur dit que de nouveaux actes terroristes sont probables. Ils s'inquiètent des répercussions d'une éventuelle guerre contre l'Irak”. K. A.