La colère des habitants de Khedaïmia, village rattaché à la commune d'El-Braya, est telle que personne n'est en mesure de prévoir les conséquences fâcheuses qui peuvent en découler. Sans eau, sans électricité, sans réseaux d'assainissement, sans salle de soins, sans transport, sans collège, encerclé de toutes parts par la décharge publique et le lac pollué de Daya, dépourvu d'infrastructures sociales ou sportives, transport inexistant… Le village est devenu un vrai mouroir. Les habitants des 45 logements du RHP vivent dans des conditions catastrophiques et dangereuses puisque certains occupent des habitations inachevées. “Regardez ! Il n'y a ni dalle ni clôture. Comment a-t-on pu distribuer ces logements ? Qui a réceptionné ce chantier en ruines ? Pourtant, nous avons versé 7,5 millions de centimes pour bénéficier de ce fardeau”, s'interroge aâmi Larbi. Situé à 25 kilomètres au sud-est de la ville d'Oran, l'axe routier Khedaïmia-El Braya est dans un piteux état, ce qui complique davantage les déplacements des habitants. Pour les malades, c'est une autre histoire. Sur place, nous avons pu constater une situation sanitaire catastrophique. Eaux usées stagnantes, ordures ménagères, le poste en dur du transformateur transformé en décharge sauvage et des branchements illicites à partir des poteaux de l'éclairage public, des enfants qui passent leurs vacances à la décharge publique, telle est la situation ambiante au village. Mais, le plus dramatique est la situation des enfants scolarisés au collège d'Oued Tlélat. Faute de transport, plusieurs ont interrompu leur scolarité. Le cas de Wafaa est difficile à supporter. Accompagnée de son père, elle n'a pas hésité à nous supplier pour l'aider à revenir au collège.“J'ai 11 ans. J'ai obtenu la moyenne de 7/10 à l'examen de sixième de l'année dernière. J'ai quitté la première année moyenne faute de moyens de transport. Je vous en supplie, je veux revenir au collège. Je veux poursuivre mes études”, nous interpella la petite Wafaa, les larmes aux yeux. Son père n'avait pas le choix. Employé à la commune d'Oran, il ne pouvait l'accompagner chaque jour au collège qui se trouve à 5 kilomètres du village, vu le manque de transport et un ramassage scolaire irrégulier.