C'est en 1982 que cette étoile de la chanson kabyle a fait ses débuts. Une étoile qui brille toujours, surtout avec son nouvel opus “Steqssi Uli w”. Liberté : Pourriez-vous nous évoquer brièvement votre dernier album ? Aldjia : Ce nouvel album qui s'intitule Steqssi Uli w est sur le marché depuis le 24 mai dernier. Il comporte dix titres. C'est un mélange de chansons sentimentales et autres festives. C'est un hommage à la femme. La 10e chanson est un hommage à la regrettée Zohra. J'ai repris une chanson à elle, Ak ahkugh. J'ai fait un clip en Kabylie qui a pour titre Staqssi Uli w. Je prépare une vidéo avec huit clips que j'ai choisis sur les deux derniers albums et je travaille déjà sur le prochain album. J'ai des galas en France et je prépare les vacances d'été en Kabylie avec mon mari et mes enfants et pour faire la promotion de l'album. Je remercie tous ceux qui ont participé à la réalisation de cet album. Cela fait longtemps que vous êtes absente de la scène. À quoi cela est-il dû ? Je vis en France et je travaille ici. Je me produits souvent dans des galas ici en France et je viens en Kabylie deux à trois fois dans l'année. Je travaille là-bas aussi dans les festivals pendant le Ramadhan, à la maison de la culture de Tizi Ouzou, de Béjaïa, un peu partout en Kabylie. Seulement, quand on travaille seule et qu'on n'a personne pour nous aider ce n'est pas facile, surtout pour une femme qui veut faire son travail dignement. Alors j'avance doucement, à mon rythme, mais je suis toujours là. J'enregistre là-bas aussi. Mon avant-dernier album, Zwegj ughuru, sorti en 2008, a été mal distribué et est resté inconnu, je l'ai enregistré avec Madjid Halit. Mon dernier de cet été (éditions Magsen Production) à Tizi Ouzou a pour titre Staqsi ul iw et a été enregistré aussi avec Madjid Halit. Aujourd'hui, je travaille avec des gens compétents, qui connaissent leur travail et je suis aidée. J'espère que cet album aura la place qu'il mérite. La chanson kabyle a versé ces dernières années — un peu trop — dans la facilité, notamment avec les reprises. Qu'en pensez-vous ? Je ne suis pas contre les reprises, à condition que ce soit bien repris. Il est vrai qu'il y a beaucoup de “repreneurs” qui ont fait mal à la chanson kabyle et que pendant quelques années, on avait oublié la chanson à texte et les anciens qui ont relevé la chanson kabyle. Heureusement, maintenant le public revient aux vraies valeurs. Cela dit, nous avons besoin des chansons de fête, nous avons besoin de la nouvelle génération qui chante l'amour et la liberté à sa façon mais il faut innover, il faut créer, il y a de la place pour tout le monde.