De la flûte traversière, cet instrument à vent de la famille des bois, à la flûte de Pan ou encore à la flûte à bec, Salem transforme l'air en des sons élevés et aigus au sein de n'importe quelle orchestration. Il nous déclare que la flûte n'entre pas par effraction mais par utilité, s'accordant et accompagnant tous les instruments. Voilà pourquoi Salem est à tous les orchestres et quand il n'y est pas, lorsque sa flûte est absente, alors nous ressentons son vide. La particularité dans le jeu du flûtiste Salem, c'est la maîtrise qu'il a de toutes les formes de flûte dont il tire le meilleur parti. Accompagner des déclamations de poèmes, c'est encore son milieu naturel. Il va cahin-caha de la plainte au gémissement et au murmure. Des spécialistes du monde musical avancent que la flûte est sans doute un des instruments dont les origines remontent le plus loin dans l'histoire de l'humanité. Le roseau des marais, le bout de bois creux offert aux vents subtils ou féroces furent des objets dont les effets ne pouvaient échapper à l'observation. Mais la flûte d'aujourd'hui n'est plus ce magnifique roseau que connurent les premiers hommes. Elle est le résultat de recherches techniques persévérantes… et pourtant le son est semblable à ce qu'il était autrefois, ajoutent-ils. Salem souffle dans toutes les flûtes et pourtant chacune obéit à la sévérité des exigences orchestrales. Il s'accorde à pleins poumons avec le maestro Tabindranath Tagore qui disait : “Que seulement je fasse de ma vie une chose simple et droite, pareille à une flûte de roseau que tu puisses emplir de musique.” C'est cette simplicité de l'objet qui a sans doute fasciné Salem, homme humble et simple à la fois, qui dispute aux vents les plus terribles les chants des flûtes. A. A. ([email protected])