Ils demandent à ce que “des mesures officielles soient prises avec application immédiate en vue de l'éradication définitive du marché informel dans toute la wilaya”. Les commerçants d'Alger affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) menacent de baisser rideaux les 6 et 7 septembre prochains. Le secrétaire général de cette organisation, dans une conférence de presse organisée, hier, qualifie l'action d'“ultime recours pour attirer l'attention des pouvoirs publics”. Les commerçants d'Alger voient “leur existence” menacée par la prolifération des marchés informels “qui, ces dernières années, ont pris des proportions alarmantes”. “Le nombre des marchés informels est passé de 132 en 2002 à environ 260 recensés au niveau de la wilaya d'Alger”. Ces commerçants “informels” échappant au fisc, ne payant pas leurs cotisations sociales, exercent une forte concurrence déloyale sur les commerçants “formels”, en situation régulière. Du coup, parce qu'ils ont subi aussi la décennie noire du terrorisme, ces commerçants réguliers se disent incapables de s'acquitter de leurs charges fiscales et parafiscales. Les responsables de l'union générale des commerçants et artisans algériens affirment qu'ils avaient “frappé à toutes les portes”. Direction de la concurrence et des prix, communes, wali-délégué, wali d'Alger, ils ont tous été interpellées, en vain. Pour tenter de désamorcer la crise, le ministre du Commerce avait reçu, le 26 août dernier, une délégation de l'Ugcaa. Le ministre a fait part de la disponibilité de ses services pour contribuer à travers la mise en place d'un groupe de travail conjoint pour examiner les questions soulevées par l'Ugcaa qui concernent directement le secteur dont il s'en charge. Cette action pourrait être étendue à l'échelon local à travers la mise en place de groupes similaires. Cette réponse du ministre n'a pas satisfait les syndicalistes de l'Ugcaa. Selon le secrétaire général de l'Ugcaa, Boukrouh leur a dit qu'il “ne pouvait pas régler le problème du marché informel parce qu'il y a d'autres ministères qui sont impliqués”, à savoir ceux de l'intérieur, des finances et des affaires sociales. D'où la grève décidée pour les 6 et 7 septembre prochains et qui toucherait aussi les taxis. À travers cette grève qui, semble-t-il, sera suivie par d'autres wilayas, les commerçants veulent interpeller directement le président de la république. Les commerçants demandent à ce que “des mesures officielles soient prises avec application immédiate, en vue de l'éradication définitive du marché informel dans toute la wilaya”. Ils souhaitent bénéficier d'un effacement du passif fiscal, dû à la décennie noire, par les commerçants artisans. Ces derniers, en raison de l'importance de la dette et des pénalités qui se sont greffées, se retrouvent dans l'impossibilité d'y faire face. L'Ugcaa demande aussi la reconsidération par le conseil d'administration de la Casnos (caisse d'assurance des non salariés) du barème de fixation de l'assiette pour les cessations temporaires d'activités et l'actualisation du taux de 15%, “jugé trop élevé”. M. R.