L'UGCAA enregistre 245 marchés parallèles dans la capitale. Les commerçants d'Alger sont déterminés à lancer, incessamment, un mouvement de protestation à travers le territoire de la wilaya d'Alger. Ils estiment qu'une grève illimitée sera l'ultime recours devant l'indifférence des pouvoirs publics à prendre en considération leurs revendications avancées depuis janvier dernier. Cette décision devait être entérinée au cours de l'assemblée générale extraordinaire du conseil de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui a eu lieu hier. Un préavis de grève sanctionnera les travaux de cette réunion. C'est à partir des rapports envoyés par les bureaux communaux de cette organisation que cette rencontre a été programmée. Dans leurs correspondances, les commerçants des 38 communes ont dénoncé l'anarchie qui caractérise leur activité. Ils ont clairement affiché leur mécontentement quant à la concurrence déloyale engendrée par les marchés informels. “Le secteur informel a complètement brisé le commerçant. Certains détaillants exerçant à la rue Larbi-Ben-M'hidi, pour ne citer que ceux-là, n'arrivent même pas à payer leur loyer”, lancera un des membres de l'UGCAA. Il a indiqué que plus de 245 marchés informels sont déclarés dans la capitale. Ceux qui sont considérés comme officiels ne dépassent pas, en revanche, le nombre de soixante-trois. Ce sont, dans leur majorité, avoue notre interlocuteur, des vendeurs à la sauvette qui, par conséquent, ne paient ni le fisc ni la Casnos. Les commerçants ont à plusieurs reprises attiré l'attention des responsables concernés sur cet épineux problème. Mais aucune suite ne leur a été donnée. Ils demandent, en outre, l'effacement de leurs dettes fiscales qui touchent, selon lui, près de 80% de leur corporation. Le CNRC (centre national du registre du commerce) exige pour leur radiation la mise à jour de leur situation par rapport à la Casnos et la délivrance d'un extrait de rôle apuré. Offusqués, ils exigent eux aussi l'annulation pure et simple de ces deux conditions. La direction générale des impôts (DGI), soulignent-ils, surévaluent leur chiffre d'affaires qui ne cesse de baisser. “Qu'ils se réfèrent à nos déclarations sur le chiffre d'affaires”, précisera ce syndicaliste. L'UGCAA déplore, par ailleurs les agissements de la Casnos, qui, avouent-ils, exerce des pressions sur eux et les traduit en justice en plus de la saisie de leurs marchandises. “Si la Casnos persiste dans son comportement, nous serons dans l'obligation de ne pas nous affilier à cette institution”, menacent-ils encore. Ils demandent également l'annulation de la dette fiscale des chauffeurs de taxi. Ils proposent, en remplacement des contributions des “taxieurs” à la Casnos, l'achat annuellement d'une vignette qu'ils afficheront sur leur voiture. Pour les transporteurs de voyageurs et de marchandises, ils revendiquent la baisse de la TVA de 17% à 7%. Pour toutes ces revendications, l'UGCAA a pris attache avec le wali d'Alger, la DCP, la DGI, le ministère de l'Intérieur et la DGSN. Ses diverses démarches, avoue un membre de l'Union, se sont avérées vaines. D'où, leur menace de s'engager dans un mouvement de grève illimitée. B. K.