À partir de 18 heures, les habitants des quartiers périphériques de la ville d'Arzew ne peuvent plus se rendre au centre-ville et vice-versa, en raison de la rareté de moyens de transport public. En effet, les moyens de transport public en général et les taxis en particulier, en nombre suffisant, desservant durant toute la journée les différentes cités limitrophes de la ville, deviennent, comme par enchantement, une denrée très rare, car la majorité des taxis résidant dans les localités avoisinantes préfèrent terminer la journée très tôt pour rentrer chez eux. Cette situation de laisser-aller, qui n'a que trop duré, pénalise lourdement les usagers qui doivent, pour différentes raisons, se rendre en ville ou regagner leur domicile au niveau des quartiers de banlieue, “agglutinés” devant les arrêts traditionnels de bus et de taxis et, surtout, au niveau du terminus du parcours situé au centre-ville. Scrutant l'horizon, les nombreux usagers, dont des familles entières, restent à l'affût d'un miraculeux et salutaire taxi ou d'un bienfaiteur clandestin pour répondre à leur attente. Les clandestins, considérés comme une bénédiction par les sans véhicules en rade, constamment pourchassés par les services d'ordre, se font, également, rares pour prendre la relève d'un transport public défaillant. Profitant de la “vacance” de ce créneau à ces heures tardives de la nuit, ils assurent ce service au grand soulagement de la population, qui trouve dans ce transport illégal mais bénéfique leur ultime bouée de sauvetage et leur dernier secours. En effet, les clandestins sont la seule solution pour se rendre, par exemple, aux urgences, au boulot pour ceux qui travaillent la nuit ou pour acheter en pharmacie un médicament en moment de crise. La nuit, Arzew, même par ces temps de canicule qui incitent les familles à aller chercher un peu d'air frais au front de mer, est une zone interdite pour les “traînards” non véhiculés. Aussi, dans ce registre, certains clients non contents du parcours du combattant qu'ils endurent chaque jour pour regagner leur domicile se demandent quelle est l'utilité d'un syndicat des taxis.