Le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, chargé de la mise en œuvre de mesures sécuritaires ciblant les immigrés et les Roms, a fustigé hier le “petit milieu politico-médiatique parisien” et “la gauche milliardaire” qui le critiquent. “Je vous invite à ne pas confondre le petit milieu politico-médiatique parisien et la réalité de la société française ! La sécurité est l'un des tout premiers droits. Ceux qui le nient ne sont généralement pas les moins privilégiés”, a-t-il déclaré dans un entretien au journal Le Monde. “Vous êtes aveuglés par le sentiment dominant des soi-disant bien-pensants qui, en se gargarisant de leur pensée, renoncent à agir”, a-t-il poursuivi. “La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français”, affirme-t-il. “Que certaines voix de la gauche milliardaire aient du mal à le comprendre ne me trouble pas du tout, bien au contraire !”, dit-il. Ces propos, au ton particulièrement offensif, font suite aux critiques qui entourent de nouvelles mesures de lutte contre la criminalité, annoncées à la fin du mois de juillet par le président Nicolas Sarkozy. Après plusieurs faits divers médiatiques, Nicolas Sarkozy avait établi un lien entre immigration et insécurité, annoncé que les camps illégaux de Roms seraient démantelés et certains criminels d'origine étrangère déchus de leur nationalité française. ` Ces mesures ont commencé à être mises en application jeudi et vendredi avec l'expulsion vers la Roumanie et la Bulgarie de plus de 200 Roms. Cette politique s'est attiré les critiques de la gauche française, de quelques responsables de droite, mais aussi de dirigeants roumains, du Conseil de l'Europe et du Vatican. La Commission européenne a aussi adressé une mise en garde à la France concernant le respect des règles de libre circulation en Europe, les Roms étant citoyens de Roumanie et de Bulgarie, deux Etats membres de l'UE. “Nous n'avons pas vocation à accueillir en France tous les Roms de Roumanie et de Bulgarie. J'invite, donc, la Commission européenne à mobiliser ses efforts et ses crédits sur des programmes de réinsertion. Que chacun assume ses responsabilités”, répond Brice Hortefeux.