Le projet de construction d'une seconde mosquée à Aghribs est porté et défendu par une association religieuse composée de 17 personnes, selon un membre du comité de village, joint hier au téléphone. Le refus opposé à l'édification de ce second lieu de culte par le reste des habitants de ce chef-lieu de commune, soutenus par la population de tous les villages environnants, est motivé, précise-t-il, par l'existence, à quelque dizaines de mètres du site d'implantation dudit projet, d'une ancienne mosquée dénommée Sidi Djaffar. Celle-ci vient tout juste de faire l'objet d'une inauguration en présence de milliers de personnes venues de toute la Kabylie et d'autres régions du pays, après sa rénovation et son agrandissement qui avaient fait l'objet d'“une décision collective et consensuelle prise lors d'une réunion ouverte à tous les habitants”. “Le coût de sa restauration a été entièrement couvert par les dons des habitants”, ajoute encore le membre du comité de village Ce qui, en soi, tient-il à souligner, “constitue un cinglant démenti aux allégations comportées ici et là et qui nous qualifient d'antimusulmans”. En revanche, fait-il savoir, les membres de l'association religieuse n'ont pas contribué au financement de la restauration de l'ancienne mosquée. Au lieu de cela, ils ont préféré se consacrer à “leur mosquée”, sans le consentement des citoyens du village, “en recourant à des donateurs que seuls eux connaissent”. Ce qui a eu pour effet, ajoute notre interlocuteur, de “susciter doutes et inquiétudes chez les villageois” qui dès lors, ont agi avec détermination. D'autant que la mosquée dont l'édification était projetée serait plutôt une sorte de “complexe religieux” un mastodonte de trois étages avec… dortoir. Du jamais vu au beau milieu d'un village de Kabylie.