Êtes-vous salé ou sucré ? La question se pose fréquemment lors des propos de table. Même les tests psychologiques proposent de cocher la case salé ou sucré. Il serait de bon ton et temps d'y rajouter salé-sucré. La tendance du mélange fait recette par les temps qui courent. La cuisine algérienne n'a pas attendu les modes que des apprentis marmitons de cuisines télévisuelles appellent pompeusement la “touche asiatique”. Hormis le l'ham lahlou du Centre, marqat el berqoq wa zbib de l'Ouest, tajine el aaina de l'Est, ainsi que chbah essofra, que se partagent les tables d'influence turco-andalouse, les cuisines du Sud recèlent maintes spécialités où les dattes et les abricots secs apportent une note sucrée dans les mets. Se sont perdues d'autre délices comme la tbikha, un fleuron de la cuisine algérienne, ce mets aujourd'hui disparu était un tajine d'agneau aux châtaignes sèches et au miel. Egalement menacé de disparition : le tbikh à la constantinoise, une incomparable spécialité salée-sucrée aux pruneaux et aux amandes, tout comme les tajines de patates douces cuisinées à la viande, parfumée au safran, le mazhar et la cannelle. Une finesse de goût et une texture à vous envoûter le palais. Sans oublier les coucous qui mêlent mille et une douces saveurs de sucre, miel, fruits secs et frais… Alors, si exotique que ça, le salé-sucré ?