Depuis déjà plusieurs jours, des queues interminables se constituent devant le portail de la direction de l'éducation de Tizi Ouzou. Ces centaines de jeunes diplômés, toutes filières confondues, font des mains et des pieds pour arriver à s'inscrire sur la liste des concours de recrutement d'enseignants et d'adjoints de l'éducation. Le pic a été enregistré le dernier jour des inscriptions. Jeudi, à 13h, le nombre de personnes inscrites sur toutes les listes ouvertes pour toutes les disciplines a atteint 940 prétendants ; c'est dire que depuis le début des inscriptions, des milliers de candidats qui ont déposé leur dossier. “Enfin, aujourd'hui, j'ai eu un ticket. Il faut me croire qu'à six heures, je suis arrivé à la 172e place. Beaucoup plus chanceux qu'hier, à 9 heures, où j'ai eu le numéro 426”, nous a confié un jeune prétendant à un poste de professeur d'éducation physique, venu d'Aïn Zaouia, dans la région de Draâ El-Mizan. Pour cette discipline, cet interlocuteur nous a appris que seulement 30 postes sont mis en jeu (15 pour l'enseignement moyen et 15 pour le secondaire). Comme lui, nombreux autres prétendants ont préféré rebrousser chemin devant toutes ces tracasseries. Même si ces jeunes décrochent un numéro pour déposer leur dossier, leurs peines ne s'arrêteront pas à cette étape. “Vous voyez que ce n'est que le début du parcours, car pour arriver au guichet, il faudrait des heures d'attente sous le soleil”, ajoute notre interlocuteur, précisant qu'“en plus de ces queues, il y a une mauvaise organisation, comme partout ailleurs lorsqu'il s'agit de ce type de recrutements”. Heureusement, a-t-on appris, que des jetons ont été remis à ceux qui n'ont pas eu cette chance de s'inscrire. Ils pourront ainsi revenir le lendemain. Cet état de fait confirme le taux élevé de chômage en Kabylie. “Mieux vaut déposer le dossier et croire décrocher une place dans l'enseignement que de tenter de quitter le pays pour aller dans l'inconnu. Le marché de l'emploi est fermé. Qu'est-ce qu'on pourra faire avec une licence de lettres françaises ou d'anglais ?” dit un jeune venu d'Aïn El-Hammam.