La rentrée sociale commence sous de mauvais auspices pour les ménages relizanais déjà passablement saignés par la facture alimentaire du Ramadhan, suivie par les dépenses de l'Aïd El-Fitr et les frais des fournitures scolaires. Cerise sur le “gâteau” amer de l'Aïd, les transporteurs urbains de la ville de Relizane ont décidé unilatéralement d'augmenter leurs tarifs, faisant passer le prix de la place de 5 à 10 DA. Prises de bec et échanges de mots aigres-doux entre employés du transport urbain et usagers suffoqués par le nouveau tarif n'ont pas manqué durant les dernières 48 heures. La section locale de l'Unac (Union des associations et comités de quartiers) a été la première à monter au créneau, en dénonçant ce renchérissement “anarchique”. Une requête au ton véhément, dénonçant “l'attitude passive de la direction des transports et l'absence sur le terrain de ses agents”, a été adressée aux autorités locales, indique le responsable de cette ONG. Contacté, le secrétaire de wilaya de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), qui représente les intérêts des transporteurs se montre plus nuancé et dément “la rumeur selon laquelle c'est notre syndicat qui est à l'origine de cette augmentation ainsi que celle faisant état que même les transporteurs inter-wilayas ont suivi le mouvement”. En effet, explique notre interlocuteur “même si nous réclamons nous-mêmes une telle augmentation et que nous comprenons les raisons qui ont poussé les opérateurs pris à la gorge par le poids des charges à augmenter leurs tarifs, nous nous désolidarisons de la méthode et du timing. Nous sommes légalistes et selon notre point de vue, tout renchérissement des tarifs ne peut se faire sans consultation et accord préalables avec les autorités locales”. D'ailleurs, souligne le syndicaliste, “cette initiative intempestive des opérateurs nous a coupé l'herbe sous le pied alors que nous avons rendez-vous au cours des prochains jours avec les directions des transports et du commerce, et les représentants des corps de sécurité afin, justement de discuter les conditions en vue d'une éventuelle augmentation des tarifs. Selon notre opinion, le passage à un nouveau tarif sera conditionné à une amélioration palpable des prestations du transport urbain (délivrance de tickets, nombre de places strictement limité, propreté des véhicules…) En attendant les prochains développements de ce dossier “explosif” sur le plan social, on apprend de sources concordantes que certains transporteurs sont “revenus à la raison” et ont réinstauré les anciens tarifs, après qu'une rumeur eut fait le tour des terminus, faisant état d'une intervention “énergique” des services de sécurité dont quelques opérateurs ont fait les frais. Affaire à suivre…