Le Congrès américain s'est montré mardi disposé à voter la nouvelle rallonge budgétaire réclamée par le président Bush pour l'Irak, mais il veut obtenir le ferme engagement que les Etats-Unis ne supporteront pas seuls le fardeau de la reconstruction. Les élus républicains comme ceux de la minorité démocrate ont promis mardi de soumettre l'Administration à un examen très serré de ses projets pour normaliser la situation en Irak, et d'étudier de près la répartition des fonds. Plusieurs ont, en outre, déploré "les errances" de la Maison Blanche et du Pentagone dans la gestion de l'après-Saddam Hussein. "Le président (George W. Bush) obtiendra le budget supplémentaire qu'il demande, mais pas avant d'avoir répondu à des questions difficiles", a lancé mardi le sénateur Chuck Hagel, un républicain du Nebraska (nord-ouest). M. Bush a réclamé dimanche lors d'un discours à la nation une nouvelle enveloppe de 87 milliards en 2004 pour pouvoir poursuivre la guerre contre le terrorisme dans le monde, dont 71 milliards pour l'Irak et 11,8 milliards pour l'Afghanistan. Il avait déjà obtenu 79 milliards au printemps dernier. "Le Congrès le peuple américain, doivent savoir où va aller cet argent, comment il sera dépensé et quels sont les projets de l'Administration en Irak, comment nous comptons faire participer davantage de pays alliés", a ajouté le sénateur, accusant l'Administration d'“avoir fait un travail lamentable" dans ses préparatifs pour la période post-Saddam Hussein. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Tom Daschle, a fait écho à cette prise de position. "Je n'ai pas de doute que les élus de son parti voteront pour fournir aux troupes les fonds nécessaires", a-t-il dit. Mais, a-t-il insisté, "le président Bush doit encore fournir un plan au peuple américain indiquant clairement comment nous comptons atteindre nos objectifs en Irak, rapatrier nos troupes en toute sécurité, payer pour les 87 milliards de dollars supplémentaires et obtenir l'engagement de la communauté internationale et sa coopération avec les Etats-Unis". Pour ce faire, neuf sénateurs démocrates ont déposé mardi une proposition de loi donnant à la Maison-Blanche 60 jours pour remettre un rapport détaillé au Congrès sur la situation en Irak. "Après avoir esquivé les questions du Congrès pendant des mois, donné des demi-réponses et ignoré les requêtes parlementaires, le temps est venu pour l'Administration de rendre compte au Congrès et aux Américains de la situation en Irak", a déclaré la sénatrice Dianne Feinstein (Californie), cosignataire de ce texte. "Nous voulons être sûrs que l'administration est disposée à réellement obtenir le soutien de la communauté internationale pour fournir des troupes et des ressources pour la longue bataille qui est devant nous en Irak", a insisté M. Levine lors d'une audition du secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et du chef d'état-major interarmes, le général Richard Myers.