Après une longue période de maturation depuis sa création en 2002, la société New Energy Algeria (Neal) ambitionne de devenir le fer de lance du développement et de la généralisation des énergies nouvelles et renouvelables en Algérie. Neal affiche un programme prévoyant le lancement à moyen et long terme de quatre grands projets de construction de centrales électriques dites hybrides fonctionnant au gaz et à l'énergie solaire. Ces projets sont importants tant par la taille d'une capacité dépassant les 150 MW par complexe que par le coût engageant de grandes enveloppes financières dépassant également le 1,2 milliard d'euros au total. Rencontrés lors de la tenue du 1er Salon annuel sur les énergies renouvelables, les représentants de Neal semblent pleins d'animation et de motivation pour la conduite de ces projets. Cette société par actions est le fruit d'un partenariat entre deux acteurs majeurs du secteur de l'énergie en Algérie à savoir les groupes Sonatrach et Sonelgaz, d'un côté avec 45% chacun et le groupe privé de l'autre, la Semoulerie industrielle de la Mitidja (SIM) avec les 10% des parts restantes. Neal s'est attelée ces dernières années à la conception et au lancement du projet de Hassi-R'mel, le premier en son genre chez nous. Les cadres de Neal, rencontrés au salon, citent avec fierté en effet l'achèvement cette année de la construction du premier grand complexe-pilote de Hassi-R'mel dont le succès est déterminant pour la concrétisation de la suite des projets. Il aura une capacité totale de 150 MW dont 25 produits à base d'énergie solaire et un coût de 313 millions d'euros. La production est destinée au renforcement de la couverture des besoins de la région de Hassi-R'mel. trois centrales hybrides dans son portefeuille de projets Nous avons opté pour ce choix parce qu'il présente des garanties pour l'alimentation de la centrale en énergie de gaz disponible et l'association de l'énergie à base solaire, ce qui est une nouveauté. La part de l'énergie solaire dans la production électrique sera toutefois triplée dans les trois complexes qui suivront une fois que la technologie de pointe complexe sera maîtrisée. Ainsi, Neal prévoit la construction, à Meghaïr en 2014, d'une deuxième centrale électrique hybride en augmentant la part de l'énergie d'origine solaire à 70 MW. Elle sera suivie de deux autres d'une capacité similaire chacune à Naâma en 2016 et à Hassi-R'mel en 2018, soit le lancement d'une centrale tous les deux ans en moyenne. Les responsables de Neal ne donnent pas de montant, mais il va de soi que le coût est colossal, si l'on tient compte du coût du premier complexe se chiffrant à plus de 300 millions d'euros. C'est dire la complexité du montage financier dont 45% reviennent à des entreprises nationales. Donc la réalisation de ces centrales ne se fait pas clés en main, mais en partenariat avec des opérateurs locaux malgré les exigences technologiques. Parmi les autres axes prioritaires arrêtés, l'on retient la génération d'électricité à partir d'énergies nouvelles et renouvelables notamment via le solaire et l'éolien, la création d'un institut dédié à la formation dans les domaines des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique, la création d'un technopôle dédié aux énergies nouvelles et renouvelables, la contribution au développement d'une industrie locale orientée concentrateurs solaires de puissances (CSP) et photovoltaïques (PV). Il va de soi que l'entreprise Neal est engagée dans une bataille d'acquisition des technologies de pointe. Si de telles entreprises sont encouragées, l'Algérie pourrait se placer en pole position dans le développement des énergies renouvelables au Maghreb et en Afrique. En ligne de mire, l'après-pétrole susceptible d'assurer la sécurité énergétique du pays grâce à l'exploitation de l'immense gisement solaire inépuisable chez nous.