Depuis lundi dernier, la laiterie de Draâ-Ben-Khedda (Tizi Ouzou) n'a pas produit le moindre sachet de lait pasteurisé en raison de son non-approvisionnement en matières premières par l'Office national interprofessionnel des laits (Onil) dont le dépôt est basé à Blida (50 km à l'ouest d'Alger), apprend-on d'un responsable de cette unité. Celle-ci, rappelle-t-on, assure l'approvisionnement en cet aliment de base de la population pour les trois wilayas du centre du pays, à savoir Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira, ainsi que Béjaïa partiellement (les daïras d'El-Kseur et d'Adekar). Selon le même responsable, la crise va encore s'accentuer dans les jours à venir, avisant du risque de mise au chômage des quelque 350 ouvriers de la laiterie en plus des 76 distributeurs de lait et ses dérivés, et 60 autres distributeurs de fromages, notamment les camemberts de grande réputation (Tassili ou La Cigogne) fabriqués par la laiterie de Draâ-Ben-Khedda. Selon un autre responsable, depuis le début mars dernier, la laiterie recevait un quota de matières premières tout juste suffisant pour produire 280 000 litres par jour, alors que les besoins évalués par l'unité elle-même pour l'ensemble des consommateurs qu'elle approvisionne sont de 340 000 litres/jour. Ce rationnement sur l'importation des matières premières pour la fabrication des produits laitiers a été décidé pour, dit-on, “encourager la production nationale en lait de vache”. Or, juste après, la crise s'est dessinée à travers ces régions approvisionnées par cette unité qui a connu, faut-il le rappeler, des arrêts de production, notamment le 4 octobre (arrêt total) et le 10 du même mois (partiellement). Ces arrêts de production avaient entraîné de fortes tensions sur le produit chez les revendeurs aussi bien de la wilaya de Tizi Ouzou qu'auprès ceux des wilayas dépendantes en la matière.