Plus de 30% des propriétaires de boulangerie ont mis la clé sous le paillasson depuis 2000 à ce jour, avons-nous appris, hier, auprès du président du bureau de wilaya des boulangers affiliés à l'Union des associations des commerçants et artisans de l'Oranie (Uacao). Cette situation peu reluisante s'est négativement traduite par la fermeture de 320 boulangeries sur les 840 que compte la wilaya d'Oran. “La cherté des produits de base essentiels à la fabrication du pain, comme le sucre, la farine, l'huile et la levure qui ont vu leur prix multiplié par dix”, affirme notre interlocuteur. Cet état de fait se répercute inéluctablement sur le prix de vente du pain d'où un manque à gagner important, estime le responsable. Depuis la dernière augmentation, décidée par le ministère de tutelle en 1996, le prix de vente d'une baguette de pain n'a pas été revu à la hausse comme souhaité par les professionnels du secteur. “Entre 7,5 et 8,5 dinars pour la baguette, nous sommes en mesure de dire que nous allons droit contre le mur de la faillite”, affirme le responsable syndical. Cette situation a également provoqué des dysfonctionnements dans le programme d'aide piloté par l'Ansej. Un constat établi par notre interlocuteur renseigne sur la nécessité de reconsidérer une activité appelée à disparaître doucement mais sûrement. Les projets financés par l'Ansej au profit des jeunes désireux de se lancer dans la boulangerie sont à présent bloqués. Une moyenne de 50 boulangeries sont annuellement abandonnées ou vouées à la fermeture par leurs jeunes propriétaires qui sont lourdement confrontés aux charges financières. Selon notre source, seulement 4% des projets financés par l'Ansej connaissent une relative réussite. Financé à hauteur d'un milliard de centimes, le projet est condamné à l'échec faute de suivi et de professionnalisme, apprend-on de même source. Enfin, et faute de main-d'œuvre locale, la plupart des boulangers font appel à des travailleurs (70%) hors de la wilaya d'Oran.