C'est le branle-bas de combat chez les artisans boulangers qui ont décidé de passer à l'action en décidant de fermer carrément leurs commerces pour des raisons liées à l'augmentation des produits de fabrication du pain. Ainsi, ce sont 375 artisans boulangers, sur les 750 que compte la wilaya d'Oran, qui ont préféré mettre la clé sous le paillasson. « Plutôt que de crever à petit feu, nous avons opté pour ce choix qui nous pénalise autant que le consommateur », affirment des boulangers, dépités. Les facteurs liés à cet état de fait sont multiples et interpellent les pouvoirs publics sur une situation qui risque de se propager à d'autres commerces. Selon le président de la section des artisans des boulangers affiliés à l'UGCCA, la décision de fermeture intervient sur la base de plusieurs facteurs. D'abord, sur le plan du contrôle, M. Naceri déplore le peu d'empressement des services de la DCP lesquels, selon lui, « accomplissent mollement leur tâche quand il est question de traquer les vendeurs ambulants ». M. Naceri enfonce encore le clou en montrant du doigt la passivité de certaines directions de Commerce devant la dérégulation qui caractérise le marché du pain. Boulangers clandestins Notre interlocuteur relève à cet effet les disparités en matière de traitement entre les artisans boulangers imposables et les vendeurs à la sauvette. « En plus de ne pas payer les taxes afférentes à la fabrication du pain, les vendeurs à la sauvette s'approvisionnent au niveau de boulangers clandestins non déclarés », ajoute M. Naceri. D'autres raisons à l'origine de cette situation sont évoquées par le président de la section des boulangers qui tire la sonnette d'alarme. Les augmentations itératives des pris des produits de fabrication du pain sont énumérées par M. Naceri, à l'exemple du sac de farine panifiable qui est passé de 1 190 dinars le quintal à 2 240 dinars actuellement. Notre interlocuteur soulève également le problème des boulangeries situées au niveau des villages et des zones excentrées qui subissent de plein fouet les retombées de la crise. Il cite à ce sujet les coupures d'électricité intempestives et la rareté de l'eau potable dont pâtissent ces boulangeries. Selon M. Naceri, une réunion regroupant la section syndicale des artisans boulangers et les responsables de la Sonelgaz a permis de trouver une solution de compromis concernant les coupures à répétition du courant électrique. Notre interlocuteur énumère les hausses substantielles du prix de la levure, de l'eau, de l'électricité, du gasoil et des charges fiscales exorbitantes.