Les victimes du double attentat kamikaze qui a ciblé les sièges du Conseil constitutionnel à Ben-Aknoun, et du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) à Hydra le 11 décembre 2007 et les ayants droit ont dû attendre plus de 7 heures pour que le président du tribunal criminel près la cour d'Alger, Omar Belkherchi, décide le report de l'affaire au 6 décembre prochain. Les six accusés arrêtés ont comparu jeudi matin devant le tribunal criminel. Il s'agit des nommés B. F., K. Y. et M. M. K., entrepreneurs, de Y. F. T., ingénieur en informatique et ex-employé à la société américaine dissoute BRC, de K. A., gérant d'une agence immobilière, et de B. L., distributeur de marchandises. Le magistrat a dû reporter le procès à une heure ultérieure avant qu'il ne décide en fin d'après-midi du report en raison de la non-constitution d'un avocat pour l'accusé K. A. et l'absence de l'avocat de l'accusé F. T. Y. qui a déclaré au juge : “Je tiens à être jugé en présence de mon avocat.” Il fallait attendre jusqu'à 15h30 avant que le magistrat ne décide enfin l'examen de cette affaire qui a trop duré et qui a été déjà renvoyée. Le greffier fera appel à la partie civile, ce sont près de 240 victimes dont des étrangers, la plupart présentes dans la salle. Les avocats des accusés, pourtant présents lors de l'ouverture de l'audience, étaient absents en cette heure. “Ils devaient être là et rester jusqu'à la fin de l'audience de cette affaire”, fait remarquer le juge Belkherchi en réponse à un accusé, avant d'ajouter : “On ne peut pas arrêter le déroulement de l'audience à cause de l'absence des avocats qui sont dehors.” Le représentant du ministère public n'avait rien à déclarer, le juge décide alors du report de cette sensible affaire au 6 décembre prochain pour la désignation d'office d'un avocat à l'accusé K. A.. Dans cette affaire, 13 personnes sont poursuivies pour adhésion à un groupe terroriste, détention et usage d'explosifs et armes à feu, homicide volontaire avec préméditation, homicide collectif avec explosifs, association de malfaiteurs, atteinte à la sécurité de l'Etat, faux et usage de faux et blanchiment d'argent. Parmi les accusés “en fuite”, “l'émir” du GSPC, Abdelmalek Droukdel, Abdelmoumen Rachid, alias Hodeïfa Abou Younès Assimi, l'“émir” de la zone 2 abattu récemment à Tadmaït, Kacimi Salah, alias Med Abou Salah, le responsable de la communication et la propagande au sein du GSPC ainsi que le nommé Ghadbane Khemis, alias Abou Bakr, le kamikaze de Bouira, Bourihene Kamel alias Abou Hafs, conseiller militaire et chargé des explosifs. Ils seront tous jugés par contumace. Pour rappel, ce double attentat est le plus meurtrier qui a marqué l'année 2007. Il a causé la mort de 52 personnes dont des étudiants, des employés du HCR à Hydra et du Conseil constitutionnel à Ben-Aknoun sans compter les handicapés à vie.