Après les ministères du Commerce, de l'Industrie, c'est au tour du Tourisme de solliciter les services de l'Unité de gestion du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (UGP) avec l'Union européenne. L'Algérie compte développer et améliorer son secteur touristique. Notre pays, à l'image de ce qui se fait de par le monde, est à la recherche, en effet, d'un modèle de développement durable. Le tourisme est, faut-il le rappeler, un thème de coopération inscrit dans les dispositions de l'Accord d'association de l'Algérie-avec l'UE dans le Titre V, article 62. Ainsi, les institutions algériennes en charge de ce secteur peuvent bénéficier du financement des instruments du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord (P3A) qui sont le jumelage et le Taiex. Pour cela, l'UGP a organisé jeudi un atelier thématique à la demande et au profit des services du ministère du Tourisme et de l'Artisanat. La rencontre a pour but d'approfondir les aspects liés au tourisme dit “durable” et “responsable”. Les questions liant tourisme et environnement et les nouvelles tendances ont été largement débattues au cours de cet atelier. Ce type de réunions permet aux acteurs du tourisme en Algérie d'adapter leur stratégie d'entreprise pour améliorer leurs offres à une clientèle nationale et étrangère de plus en plus exigeante. Ce qui leur offre l'opportunité de se positionner dans un environnement concurrentiel et d'arracher des parts de marché. M. Norbert Trehoux, expert en tourisme responsable à NT Consulting en France, a abordé la thématique “tourisme responsable”. Il s'agit en fait d'un tourisme qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales. Celles-ci contribuent ainsi de “manière positive et équitable au développement économique et à l'épanouissement des personnes et autres individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces”, explique-t-on. L'intervenant a mis l'accent également sur les nouvelles tendances applicables au secteur de “l'écotourisme”, fondées sur les principes de l' “écoconception” et de l' “écoconstruction”. Son intervention a été axée sur les impacts du tourisme sur la biodiversité et sur les sociétés et les cultures. Il a présenté la mise en place de systèmes de gestion environnementale dans l'objectif de garantir une offre touristique responsable. M. Trehoux a souligné l'importance des labels écologiques tels que l'écolabel européen, le green globe ou encore l'Iso 140001 dans une avancée vers un tourisme responsable. M. Vellas, expert en tourisme durable de l'université de Toulouse (France) a, pour sa part, expliqué les fondements du tourisme dit “durable” dans un contexte international où les inégalités doivent être prises en compte. Il a, de ce fait, identifié les limites des programmes de développement de ce genre de tourisme. M. Vellas a souligné l'importance des transferts de technologie dans le secteur du tourisme, notamment pour la gestion des risques et de l'environnement. Pour ce consultant, la conception et la mise en œuvre des politiques touristiques doivent être basées sur des indicateurs de “développement durable” dont le traitement des déchets, l'intensité d'utilisation du sol et de l'impact physique, l'utilisation de l'eau et la protection de l'atmosphère du bruit et du visuel. D'autres indicateurs, les plus représentatifs tels que la pression économique, l'impact social, la satisfaction des populations locales, la sécurité et la santé publique, doivent être en outre pris en considération dans cette perspective.