Les deux mouvements rivaux palestiniens, le Fatah de Mahmoud Abbas et Hamas des islamistes, se regardent toujours en chiens de faïence. Hostiles l'un à l'égard de l'autre, ils ont embranché rendez-vous sur rendez-vous sans succès. Pas la moindre avancée, alors qu'en face, chez les Israéliens, le temps est à la violation des résolutions internationales. Netanyahu est même sourd aux exhortations de son principal allié, les Etats-Unis, et de l'Union européenne, laquelle pourtant l'enjoint de ne respecter que les droits de l'homme. Fatah et Hamas, comme dans une partie entre un chat et une souris, ont décidé de poursuivre leur dialogue de réconciliation après la fête d'Al-Adha, à l'issue d'une nouvelle réunion à Damas où vit en exil le numéro un des islamistes. Le temps ne presse pas pour des négociateurs qui se sont quittés jeudi sans avoir fixé de date pour le nouveau round. Et comme lors des multiples précédentes rencontres, malgré les questions qui font l'objet d'un accord, il reste des points en suspens concernant la sécurité. Il semble que Hamas réclame que l'ensemble des mouvements palestiniens fassent partie d'un comité de sécurité qui contrôlerait les activités des services de sécurité en Cisjordanie et à Gaza. Pour Mahmoud Abbas, cela relève de l'Autorité palestinienne, l'institution légitime reconnue par la communauté internationale. Le Fatah et Abbas ne devraient pas décider seuls de la composition de ce comité, martèle Hamas dont le Premier ministre qui contrôle Gaza reste, au fond de lui-même, sceptique sur le dialogue interpalestinien. Ismaïl Haniyeh avait averti : les pourparlers de Damas ne résoudraient pas tous les désaccords entre son mouvement et le Fatah. Les questions sont compliquées et exigent plus de temps et d'efforts de tous pour parvenir à la réconciliation. La première série de pourparlers, le 23 septembre dans la capitale syrienne, avait permis des avancées sérieuses, avait pourtant clamé le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaâl. Fatah et Hamas sont à couteaux tirés depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en juin 2007, après en avoir chassé les forces loyales à Abbas. L'Autorité palestinienne a son siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée. L'Egypte mène depuis plus d'un an une médiation entre les deux groupes, parrainée par la Ligue arabe. Un accord a été signé en octobre 2009 par le Fatah, mais le Hamas s'est refusé jusqu'ici à l'endosser. En réalité, les affrontements entre les deux mouvements datent de la fin des années 1980 lorsque Hamas a été officiellement fondé, et du début des années 1990 lorsque Fatah a pris le contrôle de l'Autorité palestinienne nouvellement créée en vertu des accords d'Oslo de 1993… Entre-temps, Netanyahu agit à sa guise.