Projection n Le chasseur et l'antilope, présenté hier, est le premier de 51 autres épisodes racontant chacun un conte africain. Ce film d'animation, court métrage de 13 minutes, réalisé par le Camerounais Narcisse Youmbi, raconte les contes, cette autre richesse de l'Afrique. Ils illustrent le patrimoine oral africain, donc l'authenticité et l'ancestralité du continent noir. Le chasseur et l'antilope est l'histoire de Papa Nzenu, un vieux griot qui s'inspire des faits auxquels il a assisté lors de son errance de pays en pays, pour raconter un conte et tenter ainsi d'apporter aux personnes qui l'entourent, une moralité à retenir. Il raconte l'histoire de ce chasseur qui n'arrive plus à trouver du gibier. Il est triste, surtout que sa famille attend chaque soir son retour pour pouvoir manger. Un jour, il fait une rencontre avec une antilope blessée. L'animal parle et propose un deal au chasseur : sa liberté contre la richesse. Le marché est conclu. Mais l'homme, cupide et insatiable, comme tout humain, est enclin à oublier ses engagements… Ce conte camerounais, porteur de philosophie et de sagesse, a été réalisé à la faveur du Festival international de bande dessinée d'Alger, dans le cadre d'un atelier de création. Après avoir participé à un atelier d'animation, dans les précédentes éditions du FIBDA, Narcisse Youmbi est revenu à Alger, grâce à une bourse d'études française, pour réaliser un court film d'animation. Cette initiative a été soutenue par Djillali Beskri et l'équipe de Dynamic art. Présent à la projection, le réalisateur Narcisse Youmbi, qui activait au sein de l'association des bédéistes camerounais «Trait noir» de Douala, dira : «Nous avons travaillé pendant trois mois avec une équipe de trente personnes. Je me suis senti chez moi au milieu de tous ces jeunes Algériens qui ont pris à cœur le projet.» Il a ajouté : «J'ai choisi de me lancer dans cette aventure à partir de l'Algérie parce que c'est dans ce pays qu'on m'a fait confiance et surtout soutenu pour réaliser le film.» S'exprimant sur la raison qui l'a motivé à se convertir à la réalisation, Narcisse Youmbi, qui a à son actif deux albums au Cameroun et qui a assuré des dizaines d'illustrations pour les revues, dira : «La bande dessinée en Afrique n'est malheureusement pas très développée. Il n'existe pas de véritable réseau de distribution. C'est l'une des raisons qui m'ont poussé à me convertir dans les films d'animation.» Et de souligner : «L'objectif de ce projet ne consiste pas à faire des chefs-d'œuvre mais à permettre aux jeunes artistes africains de se connaître et de travailler ensemble». A noter que le film est réalisé en langue française, mais il sera doublé en langues arabe, anglaise et espagnole. Le prochain épisode sera consacré à un conte algérien. Ainsi, chaque épisode racontera une histoire ou un conte appartenant à un pays africain et sera réalisé par un jeune réalisateur du pays d'origine.