Le phénomène devient inquiétant d'autant que la prise en charge de cette frange sociale n'est pas du tout évidente au vu de leurs besoins immédiats en matière d'intégration dans le monde socioprofessionnel. Mais le fait est là : plus de 300 jeunes mineurs sont impliqués dans les crimes et délits à travers les 48 wilayas du pays. Dans les grandes agglomérations, cet état de fait semble s'être banalisé alors qu'il s'agit d'un facteur aggravant. Consommation et commercialisation de drogue et psychotropes, vols, agressions et atteinte aux ascendants, menaces, coups et blessures volontaires, associations de malfaiteurs et autres infractions, les mineurs, dans leur grande majorité, ignorent les termes du délit ou du crime que la société leur reproche. Et pour cause, ces jeunes, qu'on appelle souvent “petits voyous”, sont enrôlés par des adultes dans le chemin de la tentation et du gain facile. Selon la Gendarmerie nationale, qui cite un bilan établi au mois d'octobre dernier sur la criminalité de droit commun, ces mineurs viennent “étoffer” un tableau peu reluisant de la population délinquante, sachant que des jeunes de moins de 18 ans, aussi, sont incriminés dans des affaires de crime organisé. D'ailleurs, et immédiatement, dans la tranche d'âge de 18 à 30 ans, on a recensé pas moins de 3 846 personnes durant la même période. Ce qui renseigne de la proximité d'âge des jeunes impliqués, notamment à cause de leur situation familiale ou professionnelle, mais aussi de leur statut social. Et si les femmes sont beaucoup plus recensées dans la catégorie de victimes, il n'en demeure pas moins que 192 personnes de sexe féminin sont aussi impliquées dans des affaires aussi gravissimes les unes que les autres. Des crimes contre les biens et les personnes, en passant par les délits contre la famille et les bonnes mœurs, jusqu'aux affaires liées au crime organisé, les femmes constitue également un axe majeur dans cette population délinquante. Par ailleurs, le même tableau relève que 7 079 personnes ont été arrêtées, dont 2 141 placées sous mandat de dépôt, sur les 6 215 affaires traitées au mois d'octobre. Outre les vols, les viols et les agressions (plus de 1 630 cas), l'escroquerie et les abus de confiance (35 cas), font des ravages dans notre société. Au chapitre du crime organisé (1 220 cas), on notera la saisie de 1,6 tonne de cannabis, de 8 grammes d'héroïne, de 4 grammes de cocaïne, de 474 grains de cannabis et de 4 173 psychotropes. Mais il y aussi le trafic de véhicules. Et ce sont 63 voitures et camions qui ont été récupérés en un mois impliquant ainsi 109 personnes affiliés à des réseaux tant nationaux qu'internationaux. Au plan de la lutte contre la corruption, la fraude fiscale et le trafic d'influence, 3 personnes ont été appréhendées dans 5 enquêtes menées par les groupements de wilaya et les sections de recherches (SRGN). Signalons, enfin, que plus de 120 opérations coup-de-poing ont été menées durant la même période dans les 48 wilayas, et qui ont abouti au démantèlement de plusieurs dizaines de gangs.