Même si les problèmes et autres conflits sociaux sont au centre des représentations, la manière d'approcher le thème et d'aborder les sujets est différente. Du comique, du tragique, du drame… les genres diffèrent, les formes aussi, mais le spectacle est assuré. Le public batnéen, fidèle aux rendez-vous multiples du Théâtre régional de Batna, n'en finit pas d'être surpris et emporté par la qualité des représentations, dans le cadre de la deuxième édition du Festival national du théâtre amazigh de Batna. Les représentations se suivent mais ne se ressemblent pas. Même si les problèmes et autres conflits sociaux sont au centre des représentations, la manière d'approcher le thème et d'aborder les sujets est différente. Du comique, du tragique, du drame… les genres diffèrent, les formes aussi, mais le spectacle est assuré. La journée de samedi a été marquée d'abord par la représentation, en hors compétition, du monologue Zahra de la comédienne Tounès Aït Ali. Ecrite, mise en scène par Lamri Kaouane et produite par le Théâtre régional de Mascara, la pièce relate le combat des femmes artistes kabyles, sur plusieurs générations, et qui ont tant donné pour la scène artistique. Disparues aujourd'hui ou encore en vie, ces femmes ont initié une relève qui tend à continuer de passer par le même chemin sinueux qu'est la vie artistique. Sobre et sans fioritures, le décor complète largement le propos de cette pièce, bouleversante par son authenticité. Plus tard, aux environs de dix-neuf heures, le public batnéen a apprécié la représentation de la toute dernière production du Théâtre régional de Batna. Akaouar Amenhous (Le douar infortuné) est une pièce écrite par Ali Bouchareb et mise en scène par Ali Djebbara. Cette pièce, d'une manière concise, traite de la question des projets infructueux sans effet sur le développement socioéconomique, tout en symbolisant la dualité entre la technologie qui nous est importée et la nature. C'est en fait le vieux débat de l'authenticité et de la modernité. La pièce raconte l'histoire d'un douar infortuné, souffrant de l'enclavement et du chômage. Les responsables et les élus de ce village, par avidité d'argent bien sûr, ne trouvent qu'une solution pouvant les arranger. Ils accordent un projet à des entrepreneurs étrangers, en l'occurrence japonais. Et les habitants de ce douar infortunés restent dans la misère. Presque toutes les tranches d'âge de la société ont été représentées dans la pièce. Des tranches de vie ont été présentées à travers les scènes. Cette situation de pourrissement et de dilapidation des biens a déclenché une enquête à la fin du spectacle, et le metteur en scène n'a pas jugé utile de trancher la question. Il a préféré laisser la question. Les comédiens n'ont pas démérité, quoiqu'il ait été noté des temps morts que le metteur en scène aurait dû éviter. Egalement des critiques ont été formulées concernant le décor et les costumes, lesquels ne nous renseignent pas d'une manière réelle et authentique sur la vie au douar. Ce dernier, un peu fabriqué, ne reflète pas le véritable visage d'un douar algérien. Le miroir est déformé et l'image qu'il reflète est véritablement tronquée. Mais il reste que la pièce a été appréciée par le public qui l'a ovationnée, notamment pour la pertinence du sujet et l'audace de la thématique. Dimanche dernier, la troupe théâtrale Talettat de la maison de jeunes des Ouacifs de Tizi Ouzou a présenté son spectacle Azetta net wenziwin (le tissage des destins).