Les pathologies cardiaques représentent plus de 30% des consultations alors que les indicateurs relatifs à la situation épidémiologique indiquent que l'Algérie est en phase de transition diabétique, selon les données fournies à l'occasion d'une journée d'étude sur les maladies cardiovasculaires et le diabète. Organisée par la direction de la santé et de la population, et l'association El-Amel des diabétiques, la journée a regroupé des spécialistes et des praticiens, et enregistré la présence d'un nombre important de malades venus s'informer sur les nouvelles évolutions en matière de recherche et de traitement des pathologies cardiovasculaires et du diabète. Au-delà de son caractère scientifique et son apport en connaissances récentes pour les praticiens du système de santé, la journée a donné lieu à des communications intéressantes en matière de conduite à tenir dans les cas d'urgence liés à la douleur thoracique, à la syncope, à l'introduction du traitement du pied diabétique par la carboxythérapie, etc. L'organisation de l'environnement de l'urgence, impliquant le Samu, les pompiers et le médecin, est une condition nécessaire pour une prise en charge du malade, car 80% des cas de douleurs thoraciques sont sauvés aux urgences, selon le professeur A. Zerhouni de l'EHS Maouche d'Alger. En sus des appareillages existant au niveau des structures de santé publique, l'intervenant rappellera l'importance du plateau technique qui doit comprendre aussi l'échocardiographie qui est un moyen indispensable au service des urgences. Et de donner des explications avec force détails sur la démarche à suivre pour poser un diagnostic restreint et ne pas tomber dans certains pièges qui peuvent aboutir à des erreurs de diagnostic. En cas de douleur thoracique aiguë, il faudra essayer d'identifier les signes de gravité, procéder à une analyse sémiologique de la douleur pour trouver le fil conducteur et de poursuivre par un interrogatoire pour une bonne orientation diagnostique. La nouvelle stratégie thérapeutique basée sur la carboxythérapie dans le traitement du pied diabétique a été le point focal de la journée si l'on sait que le diabète tue et que 10 % des malades meurent au moment de l'amputation, notera le docteur N. Boudjenah, spécialiste en chirurgie générale et esthétique. Introduite en Algérie par cette dernière, la technique consiste à traiter le pied diabétique par injection d'oxygène sur la partie malade. Le schéma est d'une très grande simplicité et son utilisation ne requiert pas de qualification particulière puisqu'il peut être pratiqué par n'importe quel personnel médical. La technique a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par les personnes présentes à la journée sachant que l'association El-Amel des diabétiques de Médéa compte 8 940 adhérents dont 4 200 insulinodépendants. Dans la perspective d'élargir davantage son action en faveur de toutes les catégories de diabétiques, le président de l'association, Mourad Zitouni, espère pouvoir bénéficier de plus de moyens et d'aide publique pour étendre les prestations fournies par la Maison du diabétique.