Un réseau constitué de 38 personnes, dont une grande majorité d'étrangers en situation irrégulière en Algérie, sera jugé pour, entre autres, “falsification de monnaie, faux et usage de faux, immigration clandestine, imitation de cachets de l'Etat…” Pas de répit pour le tribunal criminel près la cour d'Alger. La première session criminelle de la nouvelle année débutera le 9 janvier 2011. Le tribunal aura jusqu'au 29 mars prochain pour statuer sur 200 dossiers. Même la période de transition, la dernière quinzaine du mois de décembre, sera mise à profit pour statuer sur les affaires renvoyées, et boucler ainsi l'année 2010 sans risquer de prendre du retard sur le planning initial. Cela dit, la lecture du programme inaugural de l'année 2011 renseigne sur la nature des crimes qui gangrènent la société. En effet, les affaires proposées pour la nouvelle année traitent de crimes qui reviennent assez souvent depuis plus d'une décennie tels : appartenance et/ou soutien à des réseaux terroristes activant en Algérie et à l'étranger, homicides volontaires, coups et blessures ayant entraîné mort ou handicap, falsification, vol qualifié, faux et usage de faux… Elles confirment, par ailleurs, ce que les différents services de sécurité ont relevé cette année, à savoir la hausse des crimes économiques, notamment la fraude et l'évasion fiscale, le détournement de deniers publics et la falsification de la monnaie nationale. Ceci sans oublier la montée en flèche des affaires liées aux mœurs et à la pudeur où des jeunes filles et des mineures sont entraînées de force, soit par des membres de réseaux spécialisés dans la prostitution, soit par des délinquants. Plus d'une trentaine d'affaires impliquant autant de personnes seront jugées au cours des trois prochains mois. À eux seuls, les dossiers liés à l'évasion et à la fraude fiscale ont atteint la cinquantaine. Leurs auteurs sont pour la plupart en fuite, mais seront jugés par contumace. La prochaine session criminelle du tribunal d'Alger sera, par ailleurs, marquée par le traitement de quelques affaires particulières de par leur nature. Il s'agit, entre autres, du trafic de bébés. La première affaire est prévue le 2 mars 2011. Les cinq inculpés, dont trois femmes, sont accusés d'avoir “donné un bébé à une femme qui ne l'a pas mis au monde et dont l'identité n'est pas connue ; usurpation de fonction, détention de documents sans aucun droit et non-dénonciation de crime”. La deuxième a lieu une semaine après et verra le passage à la barre de cinq prévenus, dont quatre femmes qui auront à répondre d'une série de chefs d'inculpation : “Déclaration d'un nouveau-né sous la filiation d'une femme qui ne l'a pas mis au monde dont le but est de cacher son identité, fausse déclaration, fausse identité et menace.” La troisième affaire est liée à un autre phénomène en hausse également : harga. “Trafic humain au sein d'un réseau criminel bien organisé, embarquement clandestin et sortie illégale du territoire national” sont les chefs d'inculpation retenus contre les sept inculpés. Autre nouveau dossier peu ordinaire est prévu le 16 février prochain. Un réseau de trente-huit personnes, dont une grande majorité d'étrangers en situation irrégulière en Algérie, comparaîtra pour “constitution de bandes de malfaiteurs, falsification de monnaie, faux et usage de faux, immigration clandestine, imitation des sceaux de l'Etat, non-dénonciation et accueil d'étrangers sans autorisation et transport de personnes sans autorisation”. Et ce ne sont pas les seuls crimes commis par des personnes dans la même situation en Algérie. En effet, deux autres étrangers et leur acolyte algérien passeront devant le juge le 2 février 2011 pour “importation, commercialisation et consommation de drogue, faux et usage de faux et usurpation d'identité”. À propos de drogue, la session criminelle 2011 jugera près d'une dizaine de cas dont celui programmé le 21 février impliquant un réseau de dix-neuf personnes. Le tribunal statuera enfin sur l'affaire en appel de l'Apc de Birkhadem, des dossiers de kidnapping, torture et demande de rançons, fabrication illégale d'armes et de munitions.