Quatre policiers, dont un commissaire, ont été suspendus sous réserve, dans le cadre d'une enquête déclenchée par la DGSN, sur la mort d'un détenu en garde à vue. Ils devaient être entendus, hier, par le procureur de la République près le tribunal de Constantine et seront probablement passibles de sanctions disciplinaires pour l'accusation de manquement au devoir, ont révélé des sources concordantes. Cependant, beaucoup de questions restent en suspens. Pourquoi le détenu n'a-t-il pas été dépourvu d'éléments pouvant porter atteinte à son intégrité physique ? Pourquoi l'a-t-on laissé seul dans un bureau et sans surveillance ? S'il s'agit réellement d'un suicide, comment l'individu, qui se trouvait en état d'ébriété au moment de son arrestation, a-t-il eu le temps mais encore la présence d'esprit de se fabriquer une corde de fortune avec des lacets de chaussures et se suicider ? Cette dernière hypothèse est catégoriquement écartée par la famille de la victime qui émet de sérieux doutes quant aux circonstances de la mort tragique de leur enfant, notamment après avoir vu le corps qui a été transporté à la morgue du CHU Ibn-Badis pour autopsie. En effet, selon les déclarations de la famille, Kamel T. présentait plusieurs ecchymoses au niveau de l'omoplate, la hanche, la cuisse ainsi que derrière l'oreille. Toujours, selon la famille, “Kamel n'a pas été victime d'une agression et donc n'avait jamais eu l'intention de déposer une plainte. Et pour preuve, ses biens personnels étaient toujours en sa possession, au moment de son arrestation”. En outre, “notre fils n'a jamais été impliqué dans aucune affaire criminelle”, tenait encore à préciser un proche parent de la victime. Cette affaire, qui continue à alimenter la chronique locale a, également, fait réagir le bureau local de la Ligue algérienne des droits de l'Homme et son président, M. Abdelhamid Rehioui, qui, dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, dénonce les conditions de garde à vue des détenus en général, mais aussi les circonstances “mystérieuses” de l'arrestation et de la mort de Kamel dans les locaux du commissariat central.