Diplômé en commerce option marketing de l'INC et passionné par les nouvelles technologies, Karim Abdelmoula, démarre une carrière de plusieurs années dans le secteur des télécommunications. Il intégrera tout d'abord le circuit des fournisseurs d'accès Internet. Ce passage lui donnera l'idée de créer sa propre entreprise en 2002 avec deux associés. C'est ainsi que naît Globalink dont le projet était de lancer un centre d'appel et d'audiotel. Cette première création d'entreprise se soldera par un échec dû à l'immaturité du marché. Comme l'explique Karim Abdelmoula : “On n'était pas time-to-market.” Suite à cela, il rejoindra le secteur de la téléphonie chez les leaders du marché.Enfin en février 2009, ne se laissant pas décourager par le premier échec, il décide de retenter l'aventure d'une nouvelle création et lance avec un associé “On Market”, fournisseur de service marketing. Nous avons rencontré Karim, et il a bien voulu répondre à nos questions. Liberté : Comment vous est venue l'idée de créer votre propre entreprise ? Karim Abdelmoula : Après une période de flottement, je me suis posé des questions sur un éventuel changement de secteur. Avec mon associé, on s'est rendu compte que beaucoup de gens avaient besoin de soutien marketing. La plupart d'entre eux se contente de faire de la vente pure : ils attendent que les gens viennent acheter ce qu'ils produisent. On a également observé qu'au niveau de la concurrence, il n'y avait pas grand monde. Il y a des entreprises spécialisées dans la communication, dans l'étude de marché, mais pas dans le marketing. Notre confiance en nous nous a motivés. Combien de temps s'est écoulé entre votre décision et la création effective de On Market ? Environ deux mois. Contrairement à ce qu'on peut croire, les divers papiers et formalités ne sont pas difficiles à remplir. Bizarrement, la plus grosse difficulté que nous avons rencontrée, a été de trouver des locaux. (Rires) Avez-vous fait appel à un organisme de financement ? Pensez-vous que ça fonctionne ? En réalité, nous avons eu la chance de pouvoir nous autofinancer. Mais nous n'excluons pas de faire appel à l'Ansej ou l'Angem dans l'avenir pour développer notre entreprise. Ce qui ne fonctionne pas à mon sens, n'est pas lié à l'obtention du prêt en soit, mais plutôt à la non-réussite des projets financés. Les jeunes entrepreneurs abandonnent souvent les projets qu'ils ont lancés. Traduire : attention à la réalisation du business plan, c'est une étape cruciale. Il faut bien mûrir son projet avant de le lancer. Justement existe-t-il des pépinières d'entreprise ou des organismes de soutien aux jeunes entrepreneurs comme il en existe ailleurs ? Oui, vous avez “l'incubateur de Sidi-Abdallah”. C'est un immeuble intelligent, très high-tech. Les jeunes entrepreneurs qui veulent percer dans les nouvelles technologies, y seront accompagnés et guidés. Ils pourront y disposer de locaux et d'aide pour mener à bien leur projet. Il y a un concours mis en place par l'ASI (Algerian Start-up Initiative) en association avec l'ANPT, dont le premier prix est un million de dinars. (NDRL : le lauréat aura entre autres le privilège de s'installer au niveau du Cyberparc de Sidi-Abdallah.) Comment décririez-vous le mode opératoire de OnMarket ? Pendant un an, nous avons observé et collecté des données dans les secteurs clefs du marché. Notre méthode est basée sur des mécanismes intrusifs. Elle consiste à capter les informations et à les traiter pour en faire un état des lieux, avant de décider d'une stratégie et de mettre en place un plan d'action. Quelle est votre ambition dans un futur proche ? Aboutir à ce que les entreprises out-sourcent leur marketing. C'est-à-dire qu'elles fassent appel à une entreprise externe comme On Market pour se charger de leur marketing. Pour finir un conseil à donner aux jeunes qui désirent se lancer dans l'entreprenariat ? Les erreurs à ne pas commettre ? Ne jamais se lancer, sans se poser ces questions très terre-à-terre : Qui va acheter mon produit ? Quelqu'un en a-t-il besoin ? A-t-il l'intention de l'acheter ? En a-t-il les moyens ? Et surtout ne pas se laisser décourager. Toujours prouver ses capacités à monter son projet.