Placé sous haute surveillance, le procès des présumés auteurs de l'attentat contre le président de la République, perpétré en 2007, s'est ouvert, hier, au tribunal de Batna et se poursuit toujours. Soixante-trois terroristes sont poursuivis dans cette affaire pour les chefs d'inculpation de tentative d'homicide volontaire avec préméditation, utilisation d'engins explosifs dans un lieu public et adhésion à un groupe terroriste armé. Après la lecture de l'arrêt de renvoi, le juge a procédé à l'audition des mis en cause, commençant par le principal accusé à savoir, Z. Walid, 28 ans, qui reconnaîtra d'emblée avoir eu des liens étroits avec les membres de katibat El-Maout (phalange de la mort) dont son “émir”, Ali Mehira. Walid Z., a en effet, réussi, durant l'année 2007, à recruter 6 jeunes habitants dans son quartier. Ils avaient pour mission d'organiser des meetings de propagande à la sortie des mosquées, mais aussi d'écouler des CD subversifs. “Ali Mehira t'a ordonné d'accompagner le kamikaze. Tu lui as dit que tu ne pouvais faire cela seul alors il t'a répondu qu'il y avait beaucoup de jeunes dans ton entourage pour t'aider dont le jeune K. Imad qui n'avait que 16 ans à l'époque. Vous avez profité du fait qu'il avait déjà trois frères terroristes et donc vous vous assuriez sa fidélité”, lança le magistrat à l'adresse de Walid Z., avant de relater les évènements du 6 septembre 2007 et qui ont, rappelons-le, fait 25 morts et 172 blessés. Ce jour-là, Z. Walid et K. Imad allés tôt le matin, à la rencontre d'Ali Mehira, à la sortie de la ville de Batna, qui leur demandera de lui rendre compte de la situation ainsi que du trajet qu'empruntera le cortège du président de la République. Suite à quoi, Walid Z. ira récupérer Belazregue Houari, le terroriste kamikaze. À ce moment précis de l'audition, le principal accusé révéla que “Ali Mehira était en ville le jour de l'attentat”. Mais cette annonce ne sera pas prise en compte par le juge qui continua à relater les évènements. Ainsi, Z. Walid est descendu de la montagne jusqu'au quartier de Parc-à-Forge à partir duquel il a continué dans une voiture de clandestin jusqu'au stade Sefouhi à quelques pas des allées Ben-Boulaïd, au centre de la ville. Lui et le kamikaze ont continué jusqu'à la route qui mène vers la mosquée dite Al-Atiq où ils éveilleront les soupçons des forces de sécurité qui se sont lancées à leur poursuite. qui s'arrêtera au moment où le kamikaze fera exploser sa ceinture au niveau de la mosquée, causant de nombreux morts et une centaine de blessés. Les faits tels qu'ils ont été rapportés par le juge ont été niés, encore une fois, par le principal accusé qui dira qu'il n'était pas avec Belazregue mais, bel et bien avec Ali Mehira, au moment de l'explosion. Le second accusé présenté à la barre était le jeune K. Imad, âgé de 16 ans. “Je n'ai tué personne, je n'ai suivi Walid que pour voir mes deux frères qu'il a convaincus de rejoindre les terroristes, en août 2007 et mon troisième frère que je n'ai jamais vu, car il est parti quand j'avais quatre ans, en 1994”, dira Imad à l'intention du juge, qui lui demanda alors les raisons de sa présence aux côtés de Walid Z. “Il m'a dit que mon frère que je n'ai jamais connu était blessé et qu'il allait descendre des maquis ce jour-là. Lorsque j'ai vu Belazregue Houari j'ai cru, en premier lieu, que c'était lui, mais il m'a dit que non et m'a parlé de mes frères. Il m'a dit qu'ils allaient bien et qu'ils s'entraînaient avec le groupe sur la montagne”. Au moment où nous mettons sous presse, le procès était toujours en cours, douze accusés devaient se présenter un à un devant les juges.