La salle Maghreb a accueilli la journée de mercredi, les projections des trois derniers longs métrages inscrits dans la compétition du FIFAO : Microphone, d'Ahmad Abdalla (Egypte), Taxiphone, de Mohamed Soudani (Algérie), et Essaha, de Dahmane Ouzid (Algérie). Dans Microphone, d'Ahmad Abdalla, il est question de Khaled, qui passe sept années aux Etats-Unis et qui retourne dans son pays. Khaled découvre une jeunesse pleine de talents qui évacue ses frustrations en pratiquant du hip-hop, en dessinant des graffitis et des tags sur les murs, et en faisant de la danse dans les rues d'Alexandrie. Il fait connaissance avec la culture underground, avec les artistes non officiels pétris de talents et pleins de ressources. Ces jeunes ont un fort besoin d'expression et ils le montrent en investissant la rue qui devient le lieu où s'évaporent toutes les inhibitions. Durant la conférence de presse qu'il a tenue à l'issue de la projection, Khaled Abou Nagga, comédien et producteur de Microphone, s'est excusé pour l'absence des membres de l'équipe du film (pris par d'autres engagements professionnels). Questionné sur son impression du fait qu'il soit le premier Egyptien à mettre les pieds en Algérie après la crise de novembre 2009, il dit : “Je suis venu porter un message d'amour et de respect. Ce qui s'est passé entre nos deux pays était préparé et devrait nous servir de leçon.” En fin d'après-midi, c'est le film Taxiphone, de Mohamed Soudani, qui a été projeté. Le public a été choqué par les scènes un peu trop audacieuses à son goût. Tourné à l'enchanteresse oasis de Taghit, Taxiphone raconte l'histoire d'un couple de suisse qui traverse le Sahara algérien en direction de Tombouctou, et qui découvre, au fil de son périple, des humanités attachantes. Essaha, de Dahmane Ouzid, est le dernier long métrage qui a été présenté au jury et au public oranais. Ce film musical s'intéresse à un groupe de jeunes Algériens qui rêvent et aspirent. En marge de la compétition du Fifao, la cinémathèque d'Oran a reçu, avant-hier matin, les réalisateurs Kheridine Mabrouk et Samir Abdallah, pour la projection de leur documentaire Gaza-Strophe. Les réalisateurs sont rentrés dans Gaza le 20 janvier 2009, au surlendemain du cessez-le-feu annoncé après la dernière grande offensive israélienne, “Plomb durci”. Guidés par des délégués palestiniens des droits de l'homme, les réalisateurs montrent des dizaines de témoins de la guerre israélienne de 22 jours contre Gaza (27 décembre 2008 au 18 janvier 2009). Ce documentaire sera prochainement projeté à la cinémathèque d'Alger, fraîchement inaugurée, ainsi que dans d'autres régions du pays.