RESUME : Farida est surprise par Sihem alors qu'elle brûlait l'encens à travers l'appartement. Elle aurait dû se douter que celle-ci s'était déjà approprié l'appartement puisque toutes ses affaires s'y trouvaient. Farida sent qu'elle n'avait fait que compliquer la situation. 22eme partie Djamel n'arrivait pas à y croire. S'il ne l'avait pas vu de ses yeux, il lui aurait été difficile de l'admettre. Si Sihem ne l'avait pas prise par surprise, qui sait ce qui se serait passé ? Farida s'était moquée de lui. Elle l'avait bien eu au début. En critiquant leurs parents, surtout leur mère, il avait cru qu'elle était vraiment de son parti. Djamel avait cru pouvoir se servir d'elle pour se faire entendre auprès de sa mère. Comme d'habitude, elle avait voulu être plus maligne. Au lieu de lui déclarer la guerre, elle avait espéré que Farida allait résoudre le problème à sa place. Elle lui avait confié l'encens, persuadée que la fumée et l'odeur pouvaient transformer son amour en indifférence. Elle avait cru en tant de choses, entre autres, aux pouvoirs d'une vieille sorcière. Comme si tout dépendait de l'encens et des philtres. Farida s'était sacrifiée pour la bonne cause. Leur mère allait la porter haut en son cœur. - Dis-lui qu'à partir de ce soir, elle peut me considérer comme mort ! Plus rien ne nous lie. Tu as voulu profiter de ma confiance pour me trahir. Sache que jamais je ne te le pardonnerai ! Farida ne trouve rien à redire pour se défendre, pour excuser son acte. Elle regrette d'avoir écouté sa mère. Si elle n'avait pas été là, elle n'aurait pas à baisser les yeux de honte. Elle n'aurait pas dû venir. Elle le regrettera jusqu'à sa mort. Elle venait de prendre conscience que son frère ne plaisantait pas. Il n'avait pas parlé pour rien. Le pardon ne sera pas pour demain. Il faudra du temps à Djamel. Un temps pour guérir, un autre pour oublier. Lorsqu'il voudra reprendre contact avec eux, plusieurs années auront passé. Avant de quitter l'appartement, Farida a l'impression de ne plus pouvoir respirer quand Sihem la retient. Elle sait que ce qu'elle lui dira ne lui fera pas plaisir. Mais après ce qu'elle leur a fait, elle ne pouvait pas lui en vouloir d'être grossière ou brutale avec elle. Elle n'avait rien fait de bon, pour mériter sa sympathie et sa confiance. Au contraire. - Dites à votre mère que je ne lui en tiendrais pas rancune, dit Sihem. Je veux bien lui pardonner, même si je ne la comprends pas. Djamel et moi nous nous aimons. Je ne veux que son bonheur, tout comme elle, même si elle ne le prouve pas ! Si elle ne veut pas perdre Djamel, qu'elle vienne avant notre mariage. Je lui enverrais une invitation. Dites-lui de saisir sa chance, sinon elle ne reverra plus Djamel. Farida hoche la tête. Ce serait un miracle si Djamel accepterait leur présence après ce qu'elles avaient comploté contre eux. Il est un peu moins de vingt-deux heures quand elle rentre chez ses parents. Ces derniers sont surpris et inquiets. Farida pleure à chaudes larmes. Le peu d'explications qu'elle leur donne leur permet de comprendre la situation. Lorsqu'elle leur fait part du message de Sihem, Chafika, comme d'habitude, le prend très mal. Elle ne supporte pas que la situation lui échappe. D'habitude, c'est elle qui envoie l'ultimatum, c'est elle qui pose ses conditions, pas les autres. (À suivre) A. K.