Un stock libyen importé dans l'urgence La mystérieuse affaire de la Ventoline interdite La pénurie du produit en Algérie a contraint les opérateurs à parer au plus pressé. L'affaire de la Ventoline (un produit destiné aux asthmatiques pour les soulager durant les crises), portant la mention “not for sale” (interdit à la vente), continue à faire couler beaucoup d'encre. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) a été le premier à réagir. Les clients avaient pensé au début à une escroquerie, car, il faut l'admettre, tout produit avec une telle mention ne peut en aucun cas être proposé à la vente. Les rumeurs les plus folles ont circulé à ce sujet. C'est ainsi que tout le monde pensait qu'il s'agissait d'un lot de dons détourné. Renseignements pris, il ne s'agit que d'un concours de circonstances ayant conduit à une telle situation, sortant de l'ordinaire, bien entendu. Tout a commencé au début du mois de septembre courant : le marché du médicament connaît une véritable pénurie de Ventoline. Devant une telle situation, aggravée par l'indisponibilité de stocks chez le fabricant français, le Laboratoire pharmaceutique algérien (LPA) saisit le ministère de la Santé pour lui délivrer une autorisation d'importer de la Ventoline fabriquée en Grande-Bretagne. Tout médicament entrant en Algérie doit être accompagné de l'autorisation de mise sur le marché (AMM), dans son pays d'origine, la France dans ce cas. Comme les seuls stocks disponibles sont ceux élaborés en Grande-Bretagne, la direction de la pharmacie au ministère de la Santé a donné son aval pour la concrétisation de l'opération portant sur l'importation de 300 000 unités ventes. Par ailleurs, suite aux séisme du 21 mai 2003, il y a eu une surconsommation de Ventoline dans les zones sinistrées, ce qui a contraint les autorités à déroger au principe de l'AMM du pays d'origine. “Il n'y'avait pas de Ventoline dans les dépôts français de notre groupe, Glaxo Smith Klein, nous sommes obligés d'aller chercher là où elle se trouve”, déclare M. Philippe Alto, le directeur général du groupe GSK en Algérie. Le même responsable admet que son groupe a commis une erreur en ne masquant pas, comme cela est de coutume, la mention incriminée. Les stocks disponibles en Grande-Bretagne étaient destinés aux hôpitaux libyens. “Devant l'urgence, nous avons paré au plus pressé et nous avons mis à la disponibilité du malade algérien la seule Ventoline disponible pendant ce temps. Nous tenons par ailleurs à insister que ce produit est conforme à celui fabriqué en France”, ajoute M. Philippe Alto. Ce dernier rappelle aussi que sur une commande de 300 000 unités ventes, seules 140 000 ont été livrées. “Nous n'avons pu trouver que cette quantité, c'est dire le dilemme devant lequel nous nous sommes retrouvés”, explique le manager de GSK. M. Aït Adjedjou, le PDG de LPA, l'importateur du produit, estime pour sa part, qu'il n'a réalisé l'opération qu'après l'accord de toutes les administrations concernées. “Nous avons reçu le feu vert de la direction de la pharmacie et le laboratoire de contrôle”, dit-il. Il affirme par ailleurs avoir été étonné, lorsqu'il a découvert la mention sur l'emballage. “Nous avons gardé les boîtes telles quelles, car, si nous avions tenté de les masquer, cela aurait causé peut-être plus de mal”, ajoute-t-il. Il s'agit pour lui d'une conséquence d'une situation particulière et “le plus important dans un cas de figure similaire, c'est de permettre aux malades de se soigner”. Nous avons essayé d'entrer en contact avec le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, mais toutes nos tentatives se sont avérées vaines. De toutes les manières, cet épisode “cocasse” démontre, encore une fois, que le manque de statistiques fiables en Algérie perturbe toutes les prévisions. Les gestionnaires continuent à naviguer à vue, en ne se basant pas sur des repaires chiffrés, fruit d'une politique nationale mettant en avant des enquêtes épidémiologiques sur les maladies chroniques. Sans de tels paramètres, il est impossible d'assurer une disponibilité permanente de médicaments à tous les malades chroniques. Suite au séisme, il y a eu une surconsommation de Paracétamol, mais ce produit n'a jamais manqué dans les officines. Alors, comment expliquer la pénurie de Ventoline ? La question reste posée. S. I. Education Sit-in du Satef à Tizi Ouzou Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation (Satef) a tenu, hier, un sit-in de protestation devant la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans une plate-forme de revendications en huit points, remise à la presse, les syndicalistes exigent une hausse substantielle des salaires et un statut améliorant la condition du travailleur de l'Education “rendant au métier d'éducateur ses lettres de noblesse”. Sur un autre plan, le Satef demande l'accélération des travaux de réparation des établissements touchés par le séisme. D'autres points ont été mis en avant dans la plate-forme de revendications. Il s'agit de la généralisation du préscolaire, de l'allégement des emplois du temps pour les PEF, de l'instauration de programmes de formation, du versement de tout le passif en terme de régularisation, du respect de la date de versement du salaire mensuel ainsi que du rétablissement de toutes les divisions pédagogiques et postes d'encadrement supprimés dans les établissements, avant toute reprise des élèves exclus.