Résumé : En voulant bien faire, Chafika en fait toujours trop. Elle met sa belle-fille hors d'elle. Djamel a une discussion avec sa mère. Elle ne répond rien malgré son envie de hurler de colère et de déception. El Hadj la prie de se taire, sachant qu'elle complique la situation chaque fois qu'elle ouvre la bouche. 34eme partie 34eLes remarques de Djamel ont le don d'ouvrir les yeux à son père. Ce dernier prend sa femme à part pour lui dire ce qu'il attendait d'elle. - Ce soir, tu prépares tes affaires et on rentre à la maison demain. - Pourquoi partir ? réplique Chafika. Je ne ferais plus de plats à base de semoule ! Plus de remarques aussi. Elle fera comme elle voudra, et après tout, c'est sa maison et c'est son fils. Puisqu'elle s'y connaît mieux que moi et puis, elle a le meilleur des avocats. Elle en a de la chance. - Et toi, pas du tout ! rétorque son mari. On part demain. Pour rester en bons termes avec eux, ajoute-t-il, pour unique explication. Sois prête dès dix heures. Si tu ne l'es pas, je partirai sans toi ! l'avertit-il. Le ton ferme de son mari lui laisse deviner que rien de ce qu'elle pourra dire ne le fera changer de décision. Alors, elle n'insiste pas. Le soir même, après s'être occupée du bébé, avec la permission de sa belle-fille, elle va ranger la cuisine. Avant de se coucher, elle plie ses affaires dans son sac de voyage, sous le regard soulagé de son mari. Il ne dit pas un mot de plus. Le plus important, c'est qu'elle ait écouté ses prières. Tous deux se lèvent très tôt. Chafika prépare du café à son fils qui commence le travail de bonne heure. - C'est gentil maman ! Quoi que tu penses, je t'aime beaucoup ! - Moi aussi, murmure-t-elle en regardant son mari, comme pour le prier de rester une journée de plus mais il détourne le regard. Ne sois pas surpris de ne pas nous trouver en rentrant, on rentre à la maison. - Mais pourquoi ? l'interroge son fils. Ce n'est pas à cause des remarques j'espère ? - Non, dit-elle pour le rassurer alors qu'elle tenait Sihem pour responsable. On est là depuis un mois et demi. Il est temps qu'on rentre mais vous êtes les bienvenus. Et puis, je reviendrai voir mon petit-fils ! Djamel les remercie chaleureusement. Il ne peut pas tarder. Il n'aime pas être en retard. Chafika le regarde partir en s'efforçant de rester calme et de ne pas pleurer. Elle tenait sa belle-fille pour responsable de son départ. Elle aurait voulu rester encore quelques jours. Mais ce n'était pas possible. Sihem ne fait rien pour les retenir. Leur départ la soulageait. Elle promet de venir avec le bébé. Chafika est heureuse de cette promesse. Elle la croit. Son mari aussi. Seulement, Sihem ne tiendra pas parole. Chafika avait beau l'appeler et les inviter, ils ne venaient pas. C'était toujours à elle et à son mari de leur rendre visite. Même Djamel ne venait pas les voir prétextant être toujours occupé. Six mois après la naissance de Mourad, les vieux parents sont choqués en apprenant que leur fils était hospitalisé. Sihem les avait appelé pour les mettre au courant. Elle n'avait donné aucun renseignement. Juste qu'il était à l'hôpital Mustapha. Tous deux pensent à un accident de la circulation et croient qu'il est gravement blessé. Mais Djamel n'avait aucune blessure apparente. Ils le constatent lorsqu'ils le trouvent dehors, près de l'entrée. Ils sont soulagés et heureux de le savoir indemne. Leur joie les aveuglait. Ils ne voyaient pas la tristesse de ses yeux, ses épaules affaissées. - Dieu merci ! s'écrie El Hadj Tewfik. On a pensé au pire. On a eu si peur. - Oui, je peux comprendre ça, murmure Djamel, les yeux larmoyants. Le pire est à venir. Les deux époux échangent un regard. Ils ne comprennent pas. ( À suivre ) A. K.