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Washington modifie sa politique arabe
LA REVOLUTION DU JASMIN FAIT DES EMULES
Publié dans Liberté le 29 - 01 - 2011

Révision dans la politique arabe de Washington ? Obama manifeste, bien que prudemment, de la sympathie aux mouvements populaires de contestation qui gagnent le monde arabe. Voilà qu'il met en garde ses pairs arabes tentés par leur traditionnelle réponse répressive au nom de la stabilité et de la sécurité...
Le changement de ton a pris naissance à la mi-décembre lorsque les Tunisiens sont descendus dans la rue pour faire partir le président Ben Ali au pouvoir depuis 23 ans. Contrairement à la France considérée jusqu'ici comme le mandant occidental dans les affaires politiques maghrébines (!) et qui est demeurée fidèle au dictateur de Carthage jusqu'à son éviction, les Etats-Unis devaient réagir au quart de tour. Sentant la détermination des Tunisiens, Washington aurait même donné un coup de pouce à la Révolution du Jasmin en conseillant, se dit-il, à l'armée tunisienne, dont la formation s'est déroulée au sein d'écoles du Pentagone, de lâcher Ben Ali. Reste qu'après avoir mis en garde Ben Ali contre la montée en cadence de sa réaction répressive, Obama devait le condamner dès lors qu'il avait ordonné à sa police de tirer à balles réelles sur les manifestants. Une quinzaine de jours avant que Ben Ali ne soit chassé vers l'Arabie Saoudite, la secrétaire d'Etat américaine devait lancer une mise en garde, la première du genre, contre les pouvoirs arabes qui se prélassent dans l'immobilisme et l'impunité alors que leurs pays sont devenus de véritables poudrières.
Robert Gates encourage de vastes réformes
Ce jeudi à Ottawa, c'est le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui annonce que les Etats-Unis encouragent les réformes dans les pays méditerranéens affectés par des manifestations et comptent continuer à travailler avec eux. “Nous avons un grand nombre d'amis et d'alliés proches dans la région, avec qui nous travaillons très étroitement sur un vaste ensemble de problèmes, non seulement dans cette région, mais à l'échelle mondiale”, a répondu Gates, à une question sur la situation en Tunisie, en Egypte — proche allié de Washington — et au Yémen. Il a également ajouté : “En même temps, les Etats-Unis ont dit clairement que les droits de l'homme et droits politiques, ainsi que les problèmes économiques auxquels sont confrontés de nombreux habitants du Proche-Orient et d'ailleurs sont aussi importants.” Sur un ton ferme, il conclut : “Nous encourageons à de vastes réformes pour répondre à ces défis. Et nous souhaitons continuer à travailler avec ces gouvernements.” Des émeutes avaient éclaté dans d'autres pays, notamment en Algérie, en Jordanie, au Soudan et au Yémen. Et fidèles à leurs cacophonies, leurs régimes ont tourné les revendications de liberté et de démocratie de leurs populations en soulèvements contre la faim ! Les officiels de l'Algérie, un pays riche, selon eux, n'ont-ils pas ramené une semaine de violentes manifestations de jeunes à des histoires d'huile et de sucre ? Autisme et cécité dont apparemment Obama ne veut plus se faire le complice. Avec la Révolution du Jasmin, les autorités américaines découvrent que le monde arabe a des opinions et que ses sociétés bruissent également de libertés et de droits démocratiques. C'est déjà ça quand on rapporte la position américaine à celle de la France encore frappée d'hypocrisie. Nicolas Sarkozy, tout en reconnaissant — du bout des lèvres — s'être trompé à propos de la lutte du peuple tunisien, ne continue pas moins à se donner le droit de faire encore des lectures qui n'embarrassent pas les régimes en place. Pourtant, les Tunisiens lui avaient fait savoir qu'ils sauront lui rendre sa monnaie demain dans la Tunisie post-Ben Ali. Avec la montée en cadence des condamnations par Obama de la répression de Moubarak contre les manifestations qui ont embrasé l'Egypte, être un rempart contre l'islamisme et un allié dans la stratégie régionale américaine ne suffit plus. Ben Ali a fait les frais de cette nouvelle approche. Washington ne s'est pas contenté de le laisser tomber comme un vulgaire chiffon, Obama l'a livré en pâture aux Tunisiens et le brandit comme un épouvantail au reste des dirigeants arabes. C'est d'ailleurs au tour de Moubarak d'être pointé du doigt. Et le président égyptien n'est pas n'importe qui, le “Pharaon” a toujours été couvé par le Pentagone, la Maison-Blanche et le département d'Etat.
Moubarak sérieusement menacé d'être largué
On peut douter de la sincérité de la nouvelle politique arabe des Etats-Unis, mais elle peut contribuer à faire bouger les lignes. Il faut faire preuve de naïveté politique pour penser un seul instant que Washington n'est pas désintéressé. S'il est vrai que les dictatures et ses avatars sont insupportables en ce troisième millénaire, les Etats-Unis cherchent à mettre de l'ordre dans cette partie du monde pour la soustraire aux appétits de la Chine, leur sérieux rival dans la course au leadership sur la scène internationale, préserver l'Europe voisine du monde arabe et, en filigrane, Israël de désordres et débordements prévisibles au cas où les émeutes n'aboutissent à rien sauf à s'enchaîner. Après les Etats-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont demandé à Moubarak d'éviter la violence et de tenir compte des préoccupations des manifestants et de respecter la liberté d'expression et de réunion. La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a appelé les autorités égyptiennes à respecter le droit de leurs citoyens à manifester pacifiquement pour défendre leurs droits. La secrétaire d'Etat américaine va jusqu'à demander au raïs égyptien de ne pas perturber le fonctionnement des réseaux sociaux sur Internet. La menace est à peine voilée contre Moubarak qui reçoit plus de 1,5 milliard de dollars par an de la part de Washington pour exercer sa politique sécuritaire. Et elle ne s'arrête pas là puisqu'elle a été relayée par le secrétaire général des Nations unies qui l'invite expressément à s'intéresser aux problèmes “légitimes” du peuple égyptien. Le spectre du Tribunal pénal international n'est pas loin. D'autant que le procès de Ben Ali pour dictature, accompagnée de dilapidations de biens publics, est instruit, ironie de son sort, à la demande de ses anciens collaborateurs ! D'autres dirigeants arabes pourraient connaître un sort similaire. Qu'on l'admette ou pas ou qu'on y voit une simple profession de foi pour rafler la mise dans un monde arabe en ébullition, la Révolution du Jasmin marque un tournant dans la politique américaine vis-à-vis du monde arabe. Ses contours commencent à apparaître. La nouvelle politique d'Obama est en rupture totale avec les conceptions de Bush et des prédécesseurs de ce va-t-en-guerre de président. Celui-ci avait pensé instaurer par la force la démocratie en Irak, qui se propagerait comme des dominos ! Il a vu tout faux et ses interventions militaires n'ont fait que réveiller l'islamisme radical. On connaît la suite : le nez au mur, Washington est alors revenu dare-dare à sa vieille politique qui consiste à n'avoir d'yeux et d'oreilles que pour des dirigeants pourtant honnis par leurs populations. La prime aux autocrates, aux présidences à vie et aux dictatures, s'est faite au détriment de deux éléments essentiels pour la stabilité des pays arabes : le développement socioéconomique et les droits de l'homme. L'islamisme radical finissant par refluer, les populations arabes ont multiplié les revendications aussi bien sur le plan de l'amélioration de leurs conditions de vie que sur celui de la démocratie et des libertés. Obama en est arrivé à la conclusion que l'islamisme radical se nourrit de l'absence de démocratie et de développement dans les pays arabes, ce que de nombreux politologues arabes non institutionnels avaient établi. D'où le soutien à la Révolution tunisienne et les pressions de Washington dans le monde arabe pour engager des réformes politiques et économiques.


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