Les Américains, qui sont à l'écoute de tout ce qui se passe en Algérie, ont accordé une importance particulière à la décision de la levée prochaine de l'état d'urgence dans notre pays, qualifiée par le département d'Etat US de “dynamique émergente dans la région pour répondre aux demandes des peuples”. En d'autres termes, un exemple à suivre ! L'Algérie représente un partenaire important des Etats-Unis qui suivent de près tous les développements qui s'y produisent, comme l'indique cette rapide réaction du porte-parole du Département d'Etat américain, Philip Crowley, à l'annonce du président Abdelaziz Bouteflika d'une levée prochaine de l'état d'urgence. Le haut responsable US au ministère d'Hillary Clinton a salué la décision prise par le président de la République en ce sens, et l'a qualifiée “d'avancée positive”. À l'occasion de sa conférence de presse quotidienne à Washington, Philip Crowley a souligné que les Etats-Unis étaient non seulement “encouragés” par une telle décision mais ils considéraient qu'elle constituait aussi une “avancée positive”. Il s'agit là d'une réaction extrêmement positive de la part de l'administration de Barack Obama, qui ne cache pas sa satisfaction vis-à-vis de ce développement intervenant dans ce contexte particulier. Ce qu'il faut retenir également, c'est que le haut fonctionnaire américain ne s'est pas arrêté à cette appréciation de la décision prise par l'Algérie. Philip Crowley a insisté sur le fait qu'elle est “importante” et qu'elle reflète “une dynamique émergente dans la région pour répondre aux demandes des peuples”. Ceci étant, le président Bouteflika a laissé entendre que l'état d'urgence n'avait pas été instauré pour des considérations politiques dans le but de museler l'opposition, mais “pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste, et c'est uniquement cette raison qui en a dicté le maintien sur une base légale”. Il a notamment expliqué que l'état d'urgence “n'a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l'avis même des observateurs qui les ont suivies”. Aussi, il est clair que les Américains ont lié cette annonce avec la conjoncture actuelle dans la région, qui connaît des perturbations importantes. Ils estiment, donc, que cette décision va dans le sens de la satisfaction des “demandes des peuples”. Et c'est là le but que les Etats-Unis donnent l'impression de rechercher en poussant à une démocratisation réelle des régimes arabes, comme le laisse penser leur soutien aux contestations populaires enregistrées depuis plusieurs semaines dans un certain nombre de pays arabes. Par ailleurs, il ne fait aucun doute que les intérêts américains en Algérie sont loin d'être négligeables, bien au contraire, d'où cette attention particulière accordée à ce qui se passe dans notre pays par Washington.