Résumé : Nacéra emménage chez Fettouma, dans la grande bâtisse. Cette dernière a tenu à la mettre à l'aise en lui octroyant les deux chambres les plus spacieuses du rez-de-chaussée, et lui propose de faire la cuisine avec elle dans la grande salle. Nacera accepte à la seule condition de participer aux achats quotidiens. 84eme partie Fettouma se met à rire : - Tu es pointilleuse à ce point ? - Parfaitement Fettouma. Tu as déjà fait beaucoup pour moi. - Mais non, je n'ai rien fait. Tu es chez-toi, ce n'est pas un repas supplémentaire qui va me ruiner. - Je le sais. Mais je tiens tout de même à prendre part aux dépenses quotidiennes et à l'entretien de la maison si tu veux que je me sente réellement chez moi ! Fettouma hoche la tête d'un air entendu : - Fais comme il te plaira, je veux que tu te sentes à l'aise et heureuse d'être sous mon toit. - Mais je le suis déjà, ma chère amie. - Alors, installe-toi au mieux. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à le demander. Nacéra avait meublé ses deux pièces avec goût. Elle avait redonné vie à chacune d'elles, en improvisant un décor qui alliait l'ancien et le moderne. Ainsi donc, elle avait opté pour un petit salon arabe, avec tapis, poufs, matelas, rideaux en brocard, table et plateaux en cuivre… Par contre, la chambre à coucher, avait plutôt un aspect plus contemporain. Nacéra avait acheté un grand lit, une armoire avec garde-robe, des tables de nuit, et une commode qui servait aussi de coiffeuse. Elle avait aussi improvisé une petite bibliothèque, qui contenait des ouvrages et quelques bibelots. Fettouma trouva le tout très charmant et félicita Nacéra pour son goût. Cette dernière poussa un long soupir : - Ah ! si je pouvais ramener toutes mes affaires, j'ai des souvenirs de famille, des objets qui avaient appartenu à mes parents et à mes grand-parents… - Et pourquoi ne les as-tu pas ramenés ? Nacéra soupire encore : - Tout est resté dans l'ancien appartement de mes parents qu'occupent actuellement mon frère et sa famille. Je n'ai pas osé toucher à quoi que ce soit. Tu comprends, tout est resté tel que ma mère l'avait laissé. Certes, j'aurais aimé récupérer quelques souvenirs, mais j'aurais peut-être créé un autre conflit avec mon frère. Déjà que le courant ne passe pas trop entre nous… - Mais c'est légitime Nacéra, tu as droit toi aussi à quelques souvenirs de ta famille. - Je sais, ma sœur aînée a été plus privilégiée, mes parents étaient encore vivants lors de son mariage, et avaient pu lui remettre eux-mêmes quelques cadeaux souvenirs. Par contre moi, j'étais au maquis, lorsqu'ils ont quitté ce monde. Fettouma lui serra l'épaule : - Qu'à cela ne tienne. Les meilleurs souvenirs sont ceux qu'on garde dans son cœur. Et puis, tu vois bien que finalement, ce départ de chez ton frère nous arrange toutes les deux. (À suivre) Y. H.